Trafic de drogue : Les trois parlementaires de Guyane réclament la fin de l'expérimentation de classement sans poursuite des saisies inférieures à 1,5 kg de cocaïne

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Trafic de drogue : Les trois parlementaires de Guyane réclament la fin de l'expérimentation de classement sans poursuite des saisies inférieures à 1,5 kg de cocaïne

Suite à l'expérimentation de  classement sans poursuite des saisies inférieures à 1,5 kg de cocaïne en Guyane, les trois parlementaires de Guyane, les députés Jean-Victor Castor, Davy Rimane et le Sénateur Georges Patient ont adressé une lettre au ministre de la justice Eric Dupond-Moretti. Les parlementaires dénoncent « des mesures de non-sens» qui ne peuvent encourager une banalisation du phénomène de trafic de stupéfiants sur le territoire. 

 

Alors que la Guyane est devenue une plaque tournante du trafic vers l'Hexagone et est sujette au récurrent phénomène de mules, l'expérimentation de classer sans poursuites les saisies inférieures à 1,5kg de cocaïne menée par le parquet de Cayenne depuis 2 mois continue de faire polémique. Après le syndicat de police Synergies qui s'est insurgé contre cette mesure, c'est au tour des parlementaires guyanais de réagir. Dans un courrier au Garde des sceaux, les parlementaires guyanais Jean-Victor Castor, Davy Rimane et Georges Patient dénoncent des « mesures de non-sens». Les élus dénoncent l'absence de consultation des élus dans ce dossier. 

Les parlementaires mettent en exergue « le manque de moyens humains, matériels et financiers» auxquels fait face le territoire soumis à diverses problématiques de délinquance tels que «la délinquance organisée, l'orpaillage illégal, ou le trafic de stupéfiants ».  « Une lutte efficace ne pourra se mener dans un tel contexte de capacités restreintes de jugements des juridictions. La palette des réponses à apporter, visant aussi bien les effectifs de forces de l'ordre, la prévention et l'information de la population, l'attractivité des postes de magistrats et la mise en place de liaisons opérationnelles efficaces, doit faire l'objet d'une réflexion inclusive et collective». 

Les trois parlementaires réclament in fine dans leur courrier la fin dans les plus brefs délais de l'expérimentation menée par le Parquet de Cayenne. « L'impératif de tarissement des trafics de stupéfiants ne peut se faire au détriment d'une politique pénale de fermeté », ajoutent-ils.