Géothermie, photovoltaïque, loi sur l’énergie et le climat : Agnès Pannier-Runacher déroule ses ambitions pour l’énergie en Outre-mer

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Géothermie, photovoltaïque, loi sur l’énergie et le climat : Agnès Pannier-Runacher déroule ses ambitions pour l’énergie en Outre-mer

La ministre de la Transition énergétique a fait, mardi, plusieurs annonces pour une « énergie abondante », « accessible » et « décarbonée » en Outre-mer. Des annonces qui concernent la géothermie, le photovoltaïque, les zones non interconnectées ou encore la prochaine loi de programmation sur l'énergie et le climat.

« Je ne veux pas que les Outre-mer soient l'angle mort de notre politique énergétique » a assuré Agnès Pannier-Runacher, mardi, devant les représentants des Medef Outre-mer lors de LaREF2023, traditionnelle grande messe de la rentrée pour l’organisation patronale au niveau national. Comme son collègue Philippe Vigier, la ministre de la Transition énergétique s’exprimait dans le cadre d’une séquence dédiée aux Outre-mer.

« Il est de notre responsabilité politique, au nom du pacte républicain qui nous unit, que ces territoires aient accès à une énergie accessible, abondante et qu'ils puissent se décarboner avec la même intensité et le même accompagnement de l'État que dans l'Hexagone », a-t-elle ajouté, citant à la fois les « effets du dérèglement climatique plus brutaux » en Outre-mer ; le « besoin d'une énergie compétitive et (…) renouvelables devenues aujourd'hui des énergies bien plus créatrices de valeur que les énergies fossiles », les dépendances à ces énergies fossiles à l’heure des « aléas géopolitiques » ; ou encore la sécurité d'approvisionnement, illustrant son propos par la coupure géante en Guyane ce dimanche.

Pour la ministre, les Outre-mer ont « un potentiel gigantesque en matière d'énergies renouvelables qui peut permettre à la retraite de faire de ces territoires d'Outre-mer un véritable laboratoire pour les entreprises françaises en général ». Et pour se faire, Agnès Pannier-Runacher a d’abord annoncé, dans le prolongement de la loi d'accélération des énergies renouvelables et des dérogations à la loi Littoral pour faciliter le déploiement des projets photovoltaïques, le deuxième volet du plan national pour l'accélération de la géothermie. « Cela permettra d'étendre ce plan ambitieux à l'ensemble de nos territoires d'Outre-mer qui, à nouveau, disposent en la matière d'un potentiel important. Je pense en particulier à La Réunion et à la Guadeloupe ».

La ministre a aussi souhaité « agir face à un exemple symptomatique d'inégalité des Outre-mer face à l'Hexagone en matière de transition énergétique » : les appels d'offres sur le photovoltaïque. « Jusqu'à récemment, il y avait trop peu, presque aucun appel d'offres en sur le photovoltaïque », a-t-elle concédé. « J'ai mis fin à cette situation en début d'année 2023 et je prends l'engagement devant vous qu'il y ait au minimum deux appels d'offres photovoltaïques par an dans les Outre-mer dont le prochain d'ici la fin d'année », a-t-elle assuré. « Vous ne pouvez pas vous permettre d'attendre un an, deux ans, trois ans, que le futur appel d'offres de soutien de l'État arrive ».

Côté concertation, Agnès Pannier-Runacher a aussi annoncé que le groupe de travail spécifique sur les zones non interconnectées pour préparer la loi de programmation Énergie Climat deviendrait permanent. La pérennité de ce groupe de travail -piloté par une sénatrice et un élu local et qui réunit parlementaires, élus locaux, fédérations, organisations syndicales et experts des Outre-mer- permettra « d'avoir une structure de liaison Ministère des Outre-mer, le Ministère de la Transition énergétique, les élus et fédérations sur le sujet de l'énergie dans les Outre-mer » a défendu la ministre. « Donc d'avoir une enceinte où vos situations particulières sont traitées bien au-delà de la loi de programmation Énergie Climat et des textes réglementaires qui sont liés à la stratégie nationale bas carbone et les programmations pluriannuelles de l'énergie ».

La ministre annonce aussi une étude « Futur énergétique 2050 » dédiée aux Outre-mer, toujours dans le cadre de la loi Énergie Climat. Pour l’Hexagone, cette étude a mobilisé 4 000 experts, deux ans de travail et 40 000 personnes à l'écriture et à la simulation de différents scénarios. Un travail qui a permis de « fonder nos scénarios énergétiques sur la science et sur la technique », a-t-elle expliqué, le tout afin « de mesurer les conséquences en termes de sécurité d'approvisionnement, de pouvoir d'achat et d'impact climatique des choix que nous faisons ». « Ça, nous voulons le faire sur tous les territoires d'Outre-mer, parce que vos équations, elles sont différentes partout et que précisément, les enjeux de pouvoir d'achat, les enjeux de décarbonation et le réalisme des solutions que nous traçons doivent être étayés sur la base des meilleures études et des meilleurs experts », a-t-elle poursuivi. Une « task force » pour cette étude devrait être mise en place avec le ministre délégué aux Outre-mer.