« Fanon », le dernier film du réalisateur guadeloupéen Jean-Claude Barny projeté en première mondiale au Festival International du Film de Marrakech, au Maroc

©Pierre-Alexandre Nowak

« Fanon », le dernier film du réalisateur guadeloupéen Jean-Claude Barny projeté en première mondiale au Festival International du Film de Marrakech, au Maroc

Le dernier film du réalisateur guadeloupéen Jean-Claude Barny « Fanon » sera projeté en séance spéciale et en première mondiale au Festival International du Film de Marrakech, au Maroc qui aura lieu du 29 novembre au 7 décembre 2024. Un festival reconnu pour son engagement en faveur de la diversité culturelle au cinéma qui fait une place de choix à un film d’une portée universelle et qui explore la vie, l’œuvre et l’héritage laissé par le penseur martiniquais Frantz Fanon, figure majeure de l’anticolonialisme et de l’antiracisme. 

Hasard, coïncidence, choix délibéré ? Le 6 décembre prochain correspond au 63ème anniversaire de la mort de Frantz Fanon disparu le 6 décembre 1961 et c’est aux alentours de cette date – le 3 décembre - que sera présenté en première mondiale au festival International du Film de Marrakech, au Maroc (du 29 novembre au 7 décembre 2024) le film « Fanon » réalisé par le cinéaste guadeloupéen Jean-Claude Barny.

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En dépit de sa courte existence – il avait 36 ans à sa mort -, le penseur martiniquais, psychiatre et militant anticolonialiste aura marqué son époque et reste encore, grâce à son œuvre intellectuelle et littéraire, une référence historique et une source d’inspiration pour tous ceux qui sont épris de justice, de liberté et d‘émancipation. Une figure tutélaire pour tous les « damnés de la terre », ouvrage devenu source d’inspiration pour tous les mouvements de libération nationale à travers le monde.

Un penseur engagé en faveur des luttes anticolonialistes

Certes, les prises de positions de l’auteur de « Peaux noires, masques blancs », son activisme militant au FLN (Front de libération nationale) algérien et son engagement en faveur de l’indépendance de l’Algérie et plus généralement en faveur des luttes anticolonialistes à travers le monde, ont pu faire débat dans l’hexagone et notamment dans certains milieux d’extrême droite, mais ses thèses ont trouvé et trouvent encore de nos jours beaucoup d’échos auprès des pays et des peuples du sud global et émergents où il reste une figure majeure du XXème siècle.

Autant donc dire que c’est à un immense chantier que s’est attaqué Jean-Claude Barny en se lançant dans la réalisation d’un film sur Frantz Fanon et tenter de capturer sa pensée complexe et son parcours tumultueux. Un défi de taille que le cinéaste guadeloupéen a relevé avec une certaine sérénité. « Je pense que j’ai attendu vraiment la maturité à la fois cinématographique et aussi d’avoir assez d’emprise sur mon cinéma pour pouvoir faire un projet de la taille de Frantz Fanon », avait-il confié, alors entouré d’une équipe très internationale, à outremers360 à l’occasion de la première visite d’un média dans les coulisses du tournage au Luxembourg.

« Fanon », une œuvre universelle

Aujourd’hui terminé, ce biopic sur Frantz Fanon intitulé sobrement « Fanon » explore la vie, l’œuvre et l’héritage laissé par le psychiatre martinico-algérien, à travers des images évocatrices et une narration immersive. « Il invite les spectateurs à plonger dans l’esprit d’un homme dont les idées continuent de résonner dans un monde marqué par des inégalités structurelles », commente le journaliste et écrivain Mathieu N’Diaye pour qui « plus qu’un hommage à Frantz Fanon, c’est un miroir tendu à nos sociétés, un rappel des luttes passées et présentes, et une inspiration pour celles à venir ». Et le journaliste plus connu sous le pseudonyme Makandal d’insister « c’est une œuvre ambitieuse qui transcende les frontières, mêlant histoire, réflexion et cinéma engagé, pour interroger notre présent à travers le regard visionnaire de Fanon ». 

Un panégyrique que semblent partager les organisateurs du Festival International du Film de Marrakech, au Maroc qui ont sélectionné « Fanon » parmi une sélection riche de 32 pays pour y être projeté en séance spéciale et première mondiale. Ce festival reconnu pour son engagement en faveur du cinéma mondial et de la diversité culturelle reconnait ainsi la portée universelle et cosmopolite du film. Ce qui fait dire à Jean-Claude Barnier, tout heureux de cette reconnaissance, « la sélection de Fanon au festival de Marrakech est une incroyable opportunité pour son potentiel à l’international ». La sortie du film est prévue courant 2025.

E.B.

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Fanon, un film tourné vers l’universel »