Dès son arrivée sur l'île, jeudi 21 août, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a enchaîné réunions et opérations de terrain. L’occasion d’afficher la volonté de l’État de renforcer la lutte contre le narcotrafic et d’annoncer une série de nouveaux moyens pour les forces de sécurité. Précisions avec notre partenaire RCI Martinique.
À peine arrivé en Martinique, Bruno Retailleau a pris part à une réunion de travail avec les forces de sécurité à la résidence préfectorale, consacrée aux trafics illicites. Dans la foulée, il a assisté à des contrôles en mer et sur les yoles dans le cadre de l’opération Scotopelia, un dispositif de surveillance du littoral. « Les Antilles françaises et notamment la Martinique sont gravement atteintes par différents trafics. Les Antilles se trouvent sur l'autoroute de la drogue entre les pays producteurs d'Amérique du Sud et les pays consommateurs, l'Europe. Il ne faut pas oublier le trafic d'armes, nous sommes à proximité de pays producteurs : les Etats-Unis et le Brésil qui disposent pour chacun de ces pays d'une législation permissive. Ces armes, apportées par les trafiquants, tombent dans toutes les mains expliquant les homicides. La Martinique et la Guadeloupe sont malheureusement dans le top 5 d'homicides depuis quelques années.»
«Une stratégie globale à déployer»
Le ministre a détaillé les renforts qui seront mis en place sur le territoire. « Il y a déjà un escadron de gendarmerie mobile. Il y en aura un second qui est déjà là, mais qui va être pérennisé, mais aussi une nouvelle brigade nautique à Saint-Pierre et qui comprendra une cellule judiciaire d'investigation. Il y aura deux groupes armés, l'un pour la gendarmerie nationale, l'autre pour la police nationale. J’annoncerai aussi un renfort significatif pour la filière investigation de l’OFAST [Office anti-stupéfiants] de 26 personnes. Et un tiers sera destiné à la Martinique.»
Le ministre a insisté sur la nécessité d’adapter les moyens à la sophistication des réseaux criminels. « Un certain nombre de moyens aussi qui sont technologiques contre ces organisations criminelles, avec deux radars qui sont sur des points hauts et qui permettent de couvrir l’essentiel des côtes et un drone de longue portée. Je pense aussi pour l’aéroport et le port, notamment des scanners puis deux scanners qui vont être acquis avec la collectivité territoriale de Martinique pour l’aéroport. C’est donc une stratégie globale qu’il faut déployer.»
Par RCI Martinique