Education: « La Guyane connectée, combler les écarts», Classes bilingues français-portugais dans l'est, les projets du rectorat pour renforcer la scolarité du secondaire dans les villages isolés

© Académie de Guyane

Education: « La Guyane connectée, combler les écarts», Classes bilingues français-portugais dans l'est, les projets du rectorat pour renforcer la scolarité du secondaire dans les villages isolés

Invité de notre partenaire Radio Péyi ce 31 janvier, le Recteur de l'académie de Guyane Philippe Dulbecco a dressé un bilan de son déplacement dans les communes isolés du territoire.  Il a notamment présenté les actions mises en place par le rectorat depuis le mois de septembre. Parmi ces actions : le projet «Guyane connectée : combler les écarts» qui se donne pour objectif d'amener la classe de 6ème dans les villages isolés afin de préserver les enfants dans leurs foyers le plus longtemps possible.

 

Ces premières classes ouvriront leurs portes pour la prochaine rentrée scolaire, dans plusieurs écarts sur le Haut Maroni, avant d’être généralisées sur tout le territoire guyanais. «L'enseignement se fera à distance mais ce sera l'équivalent du présentiel avec une interactivité très forte. C'est un projet que nous conduisons avec la Collectivité territoriale de Guyane, la mairie de Maripasoula, les chefs coutumiers, l'association SOS Jeunesse. Sur la dimension pédagogique, nous sommes allés chercher l'Université d'Aix-Marseille qui a un savoir-faire reconnu internationalement dans ce domaine. Tout ce sera fait pour que l'enseignement soit équivalent à l'enseignement en présentiel. D'ailleurs, le professeur fera cours à Maripasoula devant 5-6 élèves, en même temps que pour les écarts», a indiqué Philippe Dulbecco, recteur de l'académie de Guyane.

La mise en place de ce projet, estimé à 18 millions d'euros, répond à trois conditions nécessaires selon le recteur de l'académie de Guyane, «une condition technologique (électricité, le satellite, l'installation des locaux), la dimension pédagogique pour trouver les enseignements volontaires pour entrer dans ces nouvelles modalités pédagogiques, le troisième volet est de constituer la cellule d'ingénierie pédagogique qui va accompagner ce beau monde pour concevoir et déployer et évaluer en cours de route ce travail ».

Philippe Dulbecco a listé les moyens (techniques et humains) qui seront nécessaires à la mise en ce place de ce dispositif. « Un répétiteur, un intervenant en langue maternelle qui connait bien les enfants du village sera présent dans cette classe. L'enseignement se fera à distance avec une douzaine de professeurs volontaires accompagnés par une cellule d'ingeniérie pédagogique. Un professeur itinérant et l'appui de SOS Jeunesse pour l'accompagnement périscolaire. Les classes sont installées là où on peut pinter le satellite facilement. Il faut que l'alimentation en électricité soit garantie. Nous travaillons avec des sites où l'alimentation est redondante (thermique et solaire) de façon si une source est défaillante, l'autre peut prendre le relais. Nous espérons être opérationnels pour le mois de septembre.»

Outre ce projet de «Guyane Connectée: combler les écarts», le recteur a également annoncé le développement de classes bilingues français-portugais dans l’est du territoire, et dit réfléchir à la création d’une brigade de remplacement à distance pour certaines disciplines. 

Enfin, sur la question du nombre d’enfants non scolarisés: Philippe Dulbecco a déclaré que les travaux de recensement étaient terminés. L'Observatoire de la Scolarisation et de la Réussite Educative devrait tenir prochainement une réunion pour annoncer les chiffres officiels ; des chiffres inférieurs, selon le recteur, aux 10.000 mis en avant dans un rapport de l’UNICEF il y a quelques années.