Disparition de Marcel Dorigny, historien et membre du Conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage : « C’est une bibliothèque vivante qui a été emportée », selon la FME

© Fondation Mémoire pour l'Esclavage

Disparition de Marcel Dorigny, historien et membre du Conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage : « C’est une bibliothèque vivante qui a été emportée », selon la FME

Le décès soudain de Marcel Dorigny, historien notamment de l’histoire de l’esclavage et de ses abolitions, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet et membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a provoqué une onde de choc chez ses pairs qui soulignent sa formidable érudition, son enthousiasme communicatif et sa grande capacité à lancer des projets et à les partager. – Hommage -

 


« C’est une bibliothèque vivante qui a été emportée et sa disparition crée un vide immense », c’est ainsi que Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) et Romuald Fonkoua, président de son Conseil scientifique, ont réagi à la disparition brutale de Marcel Dorigny, membre de ce Conseil scientifique.

Le décès soudain de l’historien qui, l’avant- veille encore, assistait sur les bords de Seine à l’inauguration du quai Edouard Glissant, en hommage à l’auteur martiniquais disparu, a été durement ressenti par l’ensemble des instances et des personnels de la FME. Il faut dire que Marcel Dorigny était une figure connue et reconnue de cette fondation à laquelle il apportait son expertise d’historien spécialisé de la révolution française, de l’histoire de l’esclavage et ses abolitions, de la colonisation et des mouvements indépendantistes.

Professeur émérite à l’université, chercheur à l’Institut d’histoire de la révolution française, Marcel Dorigny était l’auteur d’un nombre incalculable d’ouvrages, dont le dernier paru en 2018 avait pour titre « les abolitions de l’esclavage (1793 -1888) » aux PUF, dans la collection « Que sais-je ».
 

Auteur de nombreux ouvrages sur l’esclavage et ses abolitions

Âgé de 73 ans, il avait été l’un des premiers membres du Comité pour la mémoire de l’histoire de l’esclavage (CPMHE), ancêtre de la FME présidé alors par l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé et mis en place à la suite de la loi du 21 mai 2001portant sur la reconnaissance de la traite et de l’esclavage comme crime contre l’humanité, dite « loi Taubira ». Marcel Dorigny était par ailleurs membre du comité de réflexion et de proposition pour les relations franco-haïtiennes présidé par Régis Debray.

Depuis plus de 30 ans, il s’évertuait à faire connaître l’histoire de l’esclavage et ses conséquences désastreuses dans l’espace français, ses abolitions et tout particulièrement de ce moment décisif dans l’histoire du monde que fut la révolution de Saint-Domingue, aujourd’hui Haïti.

A l’origine de plusieurs expositions sur son thème de prédilection, dont la dernière cet été à la Rochelle sur l’esclavage et les caricatures, Marcel Dorigny disparaît alors qu’il avait encore mille projets qu’il s’apprêtait à lancer. Son expertise souvent très appréciée, sa formidable érudition, son enthousiasme communicatif, sa grande capacité à élaborer des projets et à les partager manqueront à coup sûr aux différentes instances auxquelles il collaborait mais également à beaucoup d’entre nous.
 

A l’instar des membres de la FME, outremers360 s’associe au chagrin de ses proches et à ses
amis de par le monde et leur présente ses très sincères condoléances.

E.B