Un cas autochtone de dengue, c'est-à-dire probablement transmis sur place par un moustique-tigre, a été recensé pour la première fois en Île-de-France, ont annoncé mardi 17 octobre les autorités sanitaires, du jamais vu pour une région de France aussi septentrionale.
L’ARS a confirmé dans un communiqué qu'il s'agissait du « premier cas autochtone de dengue en Île-de-France ». Le cas a été identifié à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Paris.
Un « cas autochtone » signifie que la personne n'a pas voyagé récemment dans les régions du monde, comme les Antilles, où circule largement ce virus transmis d'une personne à l'autre par les moustiques tigres. Cela signifie que la personne a probablement été infectée sur place après avoir été piquée par l'un de ces moustiques, dont la présence ne cesse de s'accroître depuis près de 20 ans dans l’Hexagone dans un contexte facilité par le réchauffement climatique. En 2022, le moustique-tigre a été recensé dans 70 départements hexagonaux.
Cette expansion du moustique-tigre aboutit logiquement à une multiplication sans précédent des cas autochtones de dengue dans l’hexagone : 66 en 2022 et déjà une trentaine pour l'année en cours, contre une douzaine en 2020. Ces cas étaient jusqu'alors observés dans des régions du sud, au climat a priori plus favorable au moustique-tigre. Le cas évoqué par l'ARS Île-de-France est donc le premier dans une région aussi au nord.
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En 2022, la situation épidémiologique de la dengue en France hexagonale a été « exceptionnelle », selon un bilan publié cet été par Santé publique France. Les transmissions autochtones pour la seule année dernière ont dépassé le nombre total de cas identifiés sur 2010-2021 (66 cas, contre 48). Pour la première fois en août, une opération de démoustication a eu lieu à Paris, dans le 13ème arrondissement, où un cas importé avait été recensé. D’autres opération du même type ont eu lieu cet été en Île-de-France, toutes liées à des cas importés.
La dengue, qui touche annuellement 50 millions de personnes dans le monde, est une maladie virale qui se traduit par une forte fièvre avec, dans de rares cas, une évolution vers une forme plus grave, la dengue hémorragique, provoquant notamment des saignements. Les décès sont toutefois très rares : environ 0,01% de l'ensemble des cas. Les souches du virus de la dengue se répartissent en quatre sérotypes distincts : DENV-1, DENV-2, DENV-3 et DENV-4.
En Outre-mer, les Antilles sont en phase épidémique depuis mi-août, et les autorités sanitaires surveillent les profils à risque de formes graves, notamment les patients atteints de drépanocytose, maladie génétique également répandue en Île-de-France. Ces dernières années, la Polynésie, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie ou encore Saint-Martin, ont aussi connu des épidémies de dengue.
Avec AFP
