Quinze personnes ayant participé à des manifestations contre les coupures d'électricité et la pénurie alimentaire à Cuba ont été condamnées à des peines allant jusqu'à neuf ans de prison, a annoncé la Cour suprême populaire.
Le 17 mars 2024, des centaines de personnes étaient descendues dans les rues de Santiago de Cuba et Bayamo (est) et Santa Marta (centre), après une fin de semaine marquée par des coupures de courant allant jusqu'à 13 heures par jour dans certaines provinces.
La Cour suprême populaire de Cuba a indiqué dans un communiqué vendredi soir que, parmi les 15 personnes jugées dans la ville de Bayamo, "huit ont été condamnées à des peines de prison allant de six à neuf ans, cinq à des peines de trois à cinq ans, et deux à un travail correctionnel sans internement". Elles étaient poursuivies notamment pour "troubles à l'ordre public", "désobéissance" et "incitation à commettre un crime".
De telles manifestations, autrefois impensables sur l'île gouvernée par le Parti communiste, se sont multipliées depuis 2022.
Cuba a connu six pannes généralisées en moins de trois ans et ses 9,7 millions d'habitants subissent quotidiennement des coupures programmées, qui en août atteignaient en moyenne 15 heures par jour.
Le gouvernement affirme que l'embargo imposé par Washington l'empêche de réparer son infrastructure électrique.
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Il y a une semaine, des dizaines de personnes ont manifesté à Gibara (est). Les habitants se sont plaints de rester plus de 20 heures sans électricité et des semaines sans eau, a déclaré à l'AFP un habitant qui a souhaité rester anonyme.
L'Observatoire cubain des droits de l'homme, basé à Madrid, a indiqué sur X avoir "confirmé 27 arrestations" à Gibara, "dont 4 personnes restent privées de liberté".
Avec AFP