80ème Congrès national des experts comptables : Moriarty, la start-up martiniquaise qui veut démocratiser l’accès aux aides publiques grâce à l'IA

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80ème Congrès national des experts comptables : Moriarty, la start-up martiniquaise qui veut démocratiser l’accès aux aides publiques grâce à l'IA

Dans les Outre-mer, comme ailleurs en France, près de 80 % des entreprises éligibles passent à côté des aides publiques. Complexité administrative, manque d’information et temps consacré aux formalités en sont les principales causes. C’est pour répondre à ce défi que Moriarty, start-up fondée par deux frères martiniquais, a développé une solution innovante, centrée sur l’intelligence artificielle et la sécurité des données.


Fondée par Yoann Beauséjour et son frère Ruddy, Moriarty s’adresse aux experts-comptables et leur fournit une solution technologique pour détecter les aides publiques auxquelles leurs clients ont droit, préparer les dossiers et les déposer en toute sécurité. « Moriarty, c'est une solution qui s'adresse aux experts-comptables et qui leur permet d'aider tous leurs clients à obtenir les aides publiques uniquement s'ils sont éligibles », explique Yohan Beausejour, cofondateur de Moriarty.


Une idée née de l’expérience terrain

Avant de créer Moriarty, les deux frères dirigeaient un cabinet de conseil spécialisé dans l’accompagnement d’artisans et d’industriels dans le textile. Ils se sont rapidement rendu compte que les experts-comptables détenaient déjà toutes les données nécessaires à la constitution des dossiers. « Ça faisait sens », raconte Yohan Beausejour. « Avec le développement de l'IA, c'était tout naturel pour nous de nous orienter vers cette voie. »

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Un accès souvent trop complexe

Si l’enjeu est si important, c’est que l’accès aux aides publiques reste semé d’embûches. « À peu près 80 % des sociétés éligibles passent à côté des aides publiques, » déplore le cofondateur de Moriarty. Les raisons ? Le manque d’information, la complexité administrative et la fameuse « phobie » des démarches en France. « Un entrepreneur, sa mission principale, c’est de trouver des clients. Ce n’est pas forcément d’aller faire de l’administratif. Certains renoncent, d’autres ne sont tout simplement pas au courant. »

IA, sécurité et souveraineté des données

Au cœur de l’offre Moriarty : l’intelligence artificielle et l’automatisation, mais aussi un engagement fort en matière de protection des données. « On a voulu mettre l'accent sur la sécurité de la data et héberger toute notre data en France. (…) Les données sont encryptées et restent uniquement en France et ne partiront jamais aux États-Unis, contrairement à d'autres solutions d'IA. »

Les Outre-mer, un terrain fertile pour la digitalisation

Yohan Beauséjour observe un réel engouement pour la transformation numérique dans les territoires ultramarins. « De nombreuses sociétés en Outre-mer s'intéressent énormément à l'IA, à la digitalisation, à l'automatisation », affirme-t-il. Les secteurs des services en sont déjà largement utilisateurs, mais il reste un potentiel à exploiter pour d’autres filières. « Il y a une vraie opportunité de développer des solutions, non pas uniquement pour nos îles, mais à l’international, » ajoute-t-il, en soulignant l’importance d’exporter le savoir-faire local.

Après un développement initial en Île-de-France et dans le Grand Est, Moriarty vient d’ouvrir des bureaux en Martinique pour accompagner les entreprises ultramarines. « Notre ambition, c'est de pouvoir accompagner aussi les entreprises des Outre-mer, en nous appuyant sur les forces vives locales. »

 

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Une ambition nationale et internationale

Installée depuis un an à Station F à Paris, la start-up a développé sa solution en étroite collaboration avec les professionnels du chiffre. Une version bêta est actuellement testée par cinq cabinets d’expertise comptable. Avec déjà une cinquantaine de clients accompagnés, la jeune pousse vise également l’export. «Le but, c'est de renforcer la solution, de gagner en parts de marché au niveau national et, à terme, de nous implanter en Europe, notamment en Allemagne et en Angleterre », confie Yohan Beausejour.