Le président de la Fédération des Entreprises des Outre-mer, Hervé Mariton, a énoncé, pour ses traditionnels vœux, quatre « piliers » pour l’avenir des économies ultramarines, dans un contexte général à « l’inquiétude » et aux « défis ». Hervé Mariton appelle plus précisément à « créer, aider, impliquer et vouloir ».
« Créer, ça veut dire créer des richesses, créer des emplois, développer des activités, saisir les opportunités de la transition énergétique, de la transformation numérique, le nécessaire développement du tourisme, l'implication dans l'économie maritime et plein d'autres domaines. Créer, c’est cela, c'est le premier pilier » a expliqué le président de la Fedom.
« Ensuite, il faut aider », poursuit Hervé Mariton. « Aider dans les situations difficiles et de crise, comme on a pu en connaître en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte, en Martinique aussi. Aider, ça veut dire aussi aider à la création d'emplois. La FEDOM s'est mobilisée pour la Lodeom, les exonérations de charges sociales outre-mer. C'est indispensable d'aider à la création d'emplois. C'est aider au financement des entreprises. La FEDOM va consacrer son focus thématique en 2025 au financement. Les fonds propres, les problèmes d'assurance, j'ai écrit au Premier ministre là-dessus récemment ».
Hervé Mariton estime aussi « important d'impliquer ». « Impliquer l'État pour que les Outre-mer, ce ne soit pas juste une exception mais un réflexe. Impliquer aussi pour que les Outre-mer soient très à l'aise dans la France. La Fedom est toujours dans des demandes, des revendications qu’elle justifie, démontre. Des revendications qui sont légitimes. On n'est pas dans la récrimination permanente », assure Hervé Mariton.
« Impliquer, c'est aussi la relation entre les entreprises et la société ultramarine » ajoute-t-il encore, percevant en France, y compris en Outre-mer, « un problème de culture d’entreprise ». « Il faut que les entreprises aillent toujours vers la société, que la société aille davantage dans l'éducation, dans d'autres domaines, vers les entreprises ».
« Et enfin, il faut vouloir. Vouloir, c'est la sécurité, l'ordre public, c'est le danger du narcotrafic, des trafics d'armes. Ce sont les problèmes quotidiens de sécurité. Il n'y a pas de vie économique si on ne résout pas ça », insiste Hervé Mariton. « Bien sûr qu'il faut lutter contre la vie chère, mais pas à coup de suradministration de l'économie. Je ne veux pas d'une précarité administrée. La Fedom est contre ce qui serait un modèle de précarité administrée de l'économie des Outre-mer. Nous sommes favorables à une prospérité partagée. Et ça, il faut le vouloir par la sécurité, par le libre jeu de la concurrence, la liberté du commerce et de l'industrie, s' inscrit dans la Constitution et par l'engagement des chefs d'entreprises ».
Malgré les « défis » et « inquiétudes » qui s’imposent aujourd’hui en Outre-mer, Hervé Mariton assure que les « entrepreneurs vont de l’avant ». « Un chef d'entreprise a envie de réussir, de gagner, parfois d'ailleurs aussi de gagner de l'argent. Il y a des gens qui s'émeuvent que des entreprises, y compris Outre-mer, gagnent de l'argent. Mais si elles ne gagnaient pas d'argent, il n'y aurait pas d'entreprises, et sans entreprises, il n’y aurait ni emplois, ni pouvoir d’achat. Donc, il faut aller de l'avant et ça ne sert à rien de ne pas être optimiste ».