Deux pompiers qui manifestaient contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire en Guadeloupe ont été blessés et deux personnes ont été interpellées lors de la première journée de la grève générale illimitée, a rapporté l’AFP.
Des échauffourées ont opposé pompiers grévistes et gendarmes, lesquels ont chargé avant d’être visés par des jets de lances à eau manipulées par des pompiers. « Deux pompiers ont été blessés » au cours de cet affrontement, a indiqué Jocelyn Zou, représentant syndical FO du corps de métier.
D’autres incidents entre grévistes et forces de l’ordre ont donné lieu à deux mises en garde à vue pour « des faits de menaces réitérées sur agent de la force publique », a indiqué le parquet de Pointe-à-Pitre. Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), syndicat très influent de l’île, a qualifié ces arrestations de « provocation ».
Elle a dénoncé dans un communiqué « une atteinte grave à une liberté fondamentale qu’est le droit de faire grève » et elle a appelé « tous les adhérents et militants à renforcer les piquets de grève ». Par ailleurs, à l’appel du syndicat, des salariés de plusieurs établissements du secteur médico-social sont entrés en grève, de même que des salariés de nombreux hôtels alors que la saison touristique est en cours.
Tout au long de la journée des barrages plus ou moins éphémères ont été érigés. « Ça va monter crescendo », a lancé Jocelyn Zou. « Nous sommes entre 70 et 75 % de non vaccinés. Sauf que pour assurer le service minimum, nous sommes réquisitionnés par des assignations. On ne comprend pas pourquoi là, ne pas être vacciné ne pose pas de problème », a-t-il ironisé. Dans ce contexte, plusieurs stations-service ont été fermées par des manifestants, et de nombreux automobilistes ont pris d’assaut celles restées ouvertes de peur que la grève n’ait un impact sur l’approvisionnement en carburant.
Cette grève intervient alors que l’état d’urgence sanitaire a cessé de s’appliquer sur le territoire de la Guadeloupe depuis ce mardi à minuit. L'état d'urgence sanitaire a également été levé à La Réunion, à Saint-Martin, Saint-Barthélemy et en Polynésie française, mettant également fin au couvre-feu en Guadeloupe et en Polynésie. La Martinique, la Guyane et la Nouvelle-Calédonie restent sous le régime de l'état d'urgence sanitaire.
Après avoir subi une meurtrière quatrième vague, l’archipel connaît désormais une situation épidémique « plutôt stable », avait indiqué lors de la conférence de presse du mercredi 10 novembre, Valérie Denux, la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS). Du 1er au 7 novembre 2021, « 166 nouveaux cas positifs ont été dépistés sur le territoire », en baisse par rapport à la semaine précédente.
Cette fin de l’état d’urgence signifie la fin du couvre-feu et l’augmentation des jauges dans les établissements accueillant du public. Désormais, les établissements sportifs couverts, de plein air, les salles de réunion, de spectacles ou à usages multiples peuvent accueillir du public sous réserve d’une distanciation physique d’au moins un mètre entre deux personnes, soit un siège sur deux sauf pour les membres d’une même famille.
Le port du masque y reste toutefois obligatoire. Les magasins de vente et centres commerciaux sont tenus de respecter une surface minimale de quatre mètres carrés pour chaque client accueilli. Par ailleurs, pour calmer la grogne des personnels soignants, le gouvernement a annoncé la gratuité des tests de dépistage du Covid-19 jusqu’au 6 décembre. Un report pour l’obligation vaccinale des soignants a aussi été décidé jusqu’à la fin de l’année.
Avec AFP.