Le président de la République a donné, ce mardi soir depuis l’Élysée, une grande conférence de presse, présentée comme « un rendez-vous avec la Nation », une semaine après la nomination d’un nouveau Premier ministre. Parmi les nombreuses annonces, certaines concernent de près ou de loin les Outre-mer. Notre rédaction les a listés.

Éducation :

Le chef de l’État a annoncé l’expérimentation d’un uniforme, la « tenue unique » dit-on, dans une centaine d’établissements scolaires dans les collectivités volontaires, dès la rentrée 2024. Sur une carte partagée quelques minutes plus tard sur le compte X d’Emmanuel Macron, un collège de Guyane, trois de La Réunion, deux de Mayotte et une école primaire de Mayotte également y apparaissent.

Si l’expérimentation s’avère être un succès, le chef de l’État promet une généralisation de l’uniforme dès la rentrée 2026. Actuellement, l’uniforme est en vigueur en Nouvelle-Calédonie, en Guadeloupe, en Martinique et dans certains établissements de Polynésie française.

Parmi les autres annonces : une cérémonie de remise de diplômes dès le collège et dès cette année, le doublement des heures d’instructions civiques « refondées avec en appui les textes fondateurs de la Nation », l’apprentissage obligatoire de la Marseillaise ou encore l’introduction de cours de théâtre obligatoires dans le secondaire. Emmanuel Macron souhaite aussi « déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, dans nos familles comme en classe ».

Transition écologique et changement climatique :

Le chef de l’État a aussi appelé à ce que le pays soit mieux « armé » face aux « aléas » des conséquences du changement climatique, citant les récentes inondations dans le Pas-de-Calais et le cyclone Belal à La Réunion. « Nous devons réduire nos fragilités face aux tempêtes, aux incendies aussi, aux canicules et aux sécheresses. Et ceci avec un plan d’adaptation et de résilience sur nos territoires, bâti avec nos maires, nos élus locaux, en métropole comme dans nos Outre-mer ». Le ministre de la Transition écologique doit présenter prochainement le troisième plan d’adaptation national au changement climatique.

Interrogé plus tard sur la situation des habitants du Pas-de-Calais, Emmanuel Macron a dit « ne pas annoncer un nouveau cap écologique parce que je pense qu’on a pris des décisions historiques et qu’elles sont les bonnes ». « On est revenu sur la trajectoire des accords de Paris et nous avons doublé les réductions d’émissions de gaz à effet de serre » a-t-il insisté, estimant qu’il « n’y a ni solution miracle, ni annonce fracassante » mais des « dizaines de milliards d’euros qu’on investit chaque année pour accompagner cette transition, pour qu’elle soit juste, et des stratégies locales qu’on va développer ».

Les autres annonces

Parmi les autres annonces, essentiellement déroulées pendant le propos liminaire d’Emmanuel Macron, ce dernier a annoncé une baisse de 2 milliard d’euros d’impôts d’ici 2025, le lancement de 10 opérations « place nette » par an pour lutter contre le trafic de drogues, un doublement de la présence policière dans les rues, une réforme pour « mieux gagner sa vie », une loi « pour la croissance et l'innovation » ou encore, la régularisation de médecins étrangers pour lutter contre les déserts médicaux. 

Pour lutter contre la baisse de natalité dans le pays (moins de 700 000 bébés sont nés en France 2023, une première depuis 1946), Emmanuel Macron veut mettre en place un congé « de naissance » de six mois, « plus court et mieux indemnisé ». Plus étonnant, il souhaite, dans le cadre d’un « réarmement démographique », lancé un plan contre l’infertilité masculine et féminine.

Le chef de l’État a aussi défendu la ministre de l’Éducation nationale, des Sports et des JO, vivement critiquée depuis sa nomination suite à ses propos sur la scolarisation de ses enfants à Stanislas, lui assurant sa confiance. Emmanuel Macron a aussi dit regretter de ne « pas avoir assez dit combien la parole des femmes » victimes de violences « est importante », alors que ses propos sur l’affaire Depardieu avait soulevé un tollé en décembre dernier. À ce sujet, le président assure n’avoir « aucun regret » d’avoir défendu la présomption d’innocence de l’acteur. 

Sur l’international, Emmanuel Macron a évoqué la guerre en Ukraine, annonçant qu’il se rendrait à Kiev en février pour conclure un accord bilatéral de garantie de sécurité moyennant la livraison de munitions et armement au pays. Il a, sur cette guerre, insisté sur la menace que la Russie fait peser sur l’Europe. Au Proche-Orient, Emmanuel Macron appelle à un cessez-le-feu et a annoncé une cérémonie d’hommage national aux victimes du Hamas le 7 février.