Cinémas en Outre-mer : Une première étape franchie pour la proposition de loi, adoptée en commission à l'Assemblée nationale

Cinémas en Outre-mer : Une première étape franchie pour la proposition de loi, adoptée en commission à l'Assemblée nationale

La commission des affaires culturelles de l'Assemblée Nationale a adopté mardi la proposition de loi « visant à assurer la pérennité des établissements de spectacles cinématographiques et l'accès au cinéma dans les Outre-mer ». Le texte sera examiné la semaine prochaine. Un sujet de notre partenaire RCI.

Adopté en juin dernier au Sénat, le texte doit être examiné dans l'hémicycle lundi 4 décembre. Il entend fixer le « taux de location » des films, c'est à dire la répartition des entrées en salle, à 35%. Les distributeurs souhaitent pouvoir le monter jusqu'à 50% en Outre-mer, ce qui pourrait menacer la survie des cinémas selon les exploitants.

En commission mardi, les groupes politiques se sont en grande majorité dits favorables au texte. Les Républicains et la France Insoumise ont de leur côté émis des réserves. Lundi, la délégation aux Outre-mer avait auditionné le syndicat d'exploitants de salles de cinéma opposé à la proposition de loi. Le groupe réunionnais Ethève, qui en est à l'origine, estime en effet que le plafonnement légal est un risque pour la diversité des films qui seront proposés au public.

« Penser à l'ensemble des exploitants »

« Après avoir tenté de comprendre pourquoi un exploitant refusait ce texte de loi, nous avons compris qu’il est dans une logique de concurrence. Et lui a sans doute la possibilité de louer les films à un taux beaucoup plus élevé, ce qui lui garantit d’avoir quasiment l’exclusivité de la diffusion de certains films. Nous, en tant que législateurs, nous devons penser à l’ensemble des exploitants » a expliqué la députée du Val de Marne Maud Petit (MoDem), rapporteur de la proposition de loi avec le député Johnny Hajjar.

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« On ne peut pas, aujourd’hui, avoir d’autres leviers. C’est à partir du coût de location que le reste de la chaîne de filière va pouvoir définir ses charges et ses recettes. Si déjà, sur le premier maillon, entre la distribution et l’exploitant, les coûts explosent pour l’exploitant, c’est la fin pour l’exploitant. Seuls ceux qui auront les reins solides tiendront. On regrette que les négociations n’aient pas abouti mais, aujourd’hui, l’absence de loi maintient le déséquilibre. Si on veut sauver économiquement, socialement et culturellement la filière, nous sommes obligés de passer par la loi » a ajouté le député de Martinique Johnny Hajjar (PS).

Aline Druelle pour RCI