La commission d’aide aux œuvres d’outre-mer du CNC a accordé une aide sélective d’un montant total de 85 000 euros à trois œuvres cinématographiques de long et court métrage présentant un intérêt culturel pour les outre-mer. Cette aide a été attribuée au long-métrage « l’Archipel refuge » du réalisateur Clément Magnetto, et aux courts-métrages « Lo Vant Héva » du réalisateur réunionnais Nicolas Séry et « Chapé » du réalisateur guadeloupéen Yannick Rosine. Des œuvres qui contribuent à la promotion des expressions culturelles ultramarines.
Réuni en commission, dont la composition comprenait notamment la romancière guadeloupéenne Estelle-Sarah Bulle au titre des personnes qualifiées représentatives des cultures d’outre-mer, la productrice d’origine guadeloupéenne Laurence Lascary et l’auteur, acteur et réalisateur réunionnais Vincent Fontano au titre des professionnels du cinéma, le comité dédié à l’aide aux œuvres d’outre-mer du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) vient d’accorder une enveloppe globale de 85 000 euros à trois œuvres de long et court métrage présentant un intérêt culturel pour les outre-mer.
« L’Archipel Refuge » de Clément Magnetto
Il s’agit du long-métrage « L’Archipel refuge » du réalisateur et photographe Clément Magnetto qui a travaillé quelques années à Saint-Pierre-et-Miquelon, et qui a notamment signé un documentaire sur le Grand Colombier pour témoigner de la beauté et la biodiversité de cet ilot qui accueille des milliers d’oiseaux venus de la haute mer. Ce film produit par Screen Addict Productions bénéficie d’une dotation de 40 000 euros.
« Lo Vant Héva » de Nicolas Séry
Deux autres courts-métrages ont aussi bénéficié de cette aide sélective du CNC, dont « Lo Vant Héva » de l’auteur et réalisateur réunionnais Nicolas Séry. « Lo Vant Héva » produit par Mondina Films raconte les vicissitudes d’Héva, une jeune fille noire issue d’un milieu populaire mise à la rue par son père car enceinte d’Emile, un métropolitain de bonne famille. Accueillie dans la famille de son petit-ami, cette dernière veut la faire examiner par un ami médecin, mais la consultation se prolonge anormalement. S’agit-il d’un avortement forcé ? Ce film évoque le scandale de la politique antinataliste agressive qui a conduit à des avortements et des stérilisations forcées des femmes noires et métisses de milieu populaire à La Réunion dans les années 60, alors que l’avortement était illégal en France. Ce court –métrage qui a reçu une aide de 25 000 euros a été présentée dans le cadre de la 2ème édition du FIFOI (Festival International du Film de l’Océan Indien) qui s’est tenue en avril dernier à La Réunion.
« Chapé » de Yannick Rosine
L’autre court-métrage ayant obtenu l’aide du CNC est « Chapé » du réalisateur et musicien Yannick Rosine produit par Zayanfilms. Ce jeune réalisateur guadeloupéen a déjà été primé pour son court-métrage précédent « Ki-w la, ki-w pala » pour lequel il a reçu le prix « Best director » (meilleur réalisateur) dans le prestigieux « Diversity In Cannes Short Film Showcase », en marge du Festival de Cannes 2024. Pour son film « Chapé », il se voit attribuer la somme de 20 000 euros.
Comme le stipule les critères d’éligibilité à cette aide sélective, ces œuvres contribuent à une « meilleure connaissance des collectivités d’outre-mer, à leur valorisation auprès d’un large public, à la promotion de leurs expressions culturelles et à la formation de leurs résidents à l’expression cinématographique et aux métiers du cinéma ». Elle peut se cumuler avec d’autres aides accordées par le CNC.
E.B.