Ce mercredi 14 février 2024 sort le biopic « Bob Marley : One Love », consacré au musicien jamaïcain qui a conquis la planète avec son reggae révolutionnaire. Un parcours inspirant pour un artiste inspiré parti de rien pour parvenir au sommet et devenir une véritable légende, dont la voix puissante résonne encore et pour longtemps.
« Ma musique est là pour toujours », aimait à dire Bob Marley. L’artiste jamaïcain qui a conçu sa musique dans les faubourgs de Kingston (capitale de la Jamaïque) ne croyait pas si bien dire tant sa musique résonne encore dans les têtes et dans les corps partout dans le monde. Issu du ska et rockstead et fruit de nombreux rencontres et métissages, le reggae émerge à la fin des années 60 en Jamaïque jusqu’à devenir l’une des expressions musicales les plus populaires.
Plus tard dans les années 70, il devient mondialement connu grâce notamment à Bob Marley qui, avec son groupe Les Wailers, a révolutionné ce style musical porteur d’une culture et d’une histoire qui leur sont propres. On peut dire que le succès planétaire dont bénéficie le reggae et celui que connait Bob Marley sont intimement liés. L’artiste et le reggae sont indissociables. Peut-être que cette musique et cet artiste étaient destinés à se trouver. Comme le reggae issu de nombreuses influences, Robert Nestor Marley est issu d’un métissage – son père Robert Marley était un blanc colon né en Jamaïque et sa mère Cedella Malcom était une Jamaïcaine noire- et inconsciemment, l’artiste a-t-il voulu s’émanciper de cette histoire familiale pesante tout en donnant une portée universelle à cette musique.
Il y est parvenu non sans mal puisque, après de nombreuses tentatives infructueuses notamment avec ses complices Peter Tosh et Bunny Wailer, il connaît son premier succès en 1974 avec son troisième album « Natty Dread » sous la bannière Island Records de Chris Blackwell. Mais c’est la sortie de « Rastaman Vibration » en 1976, l’album le plus vendu du vivant de Bob Marley et son premier succès américain qui lui permettra d’avoir une aura planétaire.
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Un film tourné en grande partie en Jamaïque et avec des acteurs et des musiciens Jamaïcains
C’est d’ailleurs sur cette époque qu’a choisi de se concentrer le film « Bob Marley : One Love » qui a été tourné en grande partie en Jamaïque avec une majorité d’acteurs et de musiciens jamaïcains, ce qui lui confère un cachet d’authenticité plutôt remarqué. Ce biopic est signé Reinaldo Marcus Green, le réalisateur de la « Méthode Williams » choisi par la famille Marley et surtout par Ziggy Marley, également producteur.
Pas facile cependant de porter sur grand écran cette icone qui a inspiré les générations à travers son message d’amour et d’unité, 43 ans après sa mort survenue en 1981 à l’âge de 36 ans, d’autant que tous les puristes ont en tête l’excellent documentaire « Marley » de Kevin Macdonalds sorti en 2012 qui avait bénéficié, il est vrai des précieuses archives familiales du clan Marley.
Une bande sonore exceptionnelle
Toujours est-il que « Bob Marley : One Love », biopic à visée grand public, a surmonté un certain nombre d’écueils pour nous livrer un film qui, sans être un chef d’œuvre, tient la route notamment avec une bande sonore exceptionnelle où tous les inusables rythmes de Bob Marley et les Wailers tels « Get Up, Stand Up », « Exodus » ou encore « One Love » restent d’une fraîcheur exquise.
Autre grand moment, le rappel de ce concert historique triomphal « One Love Peace » (en 1978) au cours duquel Bob Marley réussit le tour de force de réunir les deux rivaux politiques de l’époque Michael Manley et Edward Seaga dans une Jamaïque divisée et gangrenée par la violence. Dans ce contexte éruptif, Bob Marley parviendra à délivrer un message d’unité, de paix et de réconciliation qui retentira bien au-delà de la seule Jamaïque.
Outre la musique, « Bob Marley : One Love » célèbre aussi la vie de ce révolutionnaire et romantique qui subira en 1976 avec sa femme une tentative d’assassinat, dont il réchappera par miracle et évoque le cancer qui finira par l’emporter. D’autres pans de la vie de Bob Marley vont cependant être passés sous silence ou occultés à tort ou à raison comme son côté volage, son absence en tant que père ou encore sa consommation excessive de la marijuana.
Reste que ce film qui célèbre le parcours et la vie de cette légende musicale mérite d’être vu ne serait-ce que pour découvrir le chemin parfois tortueux qui l’a amené au sommet pour léguer au monde cette musique révolutionnaire et pour l’universalité de ce message humaniste qu’il a porté durant toute sa courte vie.
E.B.
« Bob Marley : One Love »
De Reinaldo Marcus Green
Avec Tosin Cole, Kingsley Ben-Adir, Lashana Linch
1h47 mn
En salle le 14 février 2024
