Agriculture : Le nombre d’exploitations augmente à Saint-Barthélemy et diminue à Saint-Martin, selon le dernier Recensement agricole

Élevage à Saint-Martin ©Outremers360

Agriculture : Le nombre d’exploitations augmente à Saint-Barthélemy et diminue à Saint-Martin, selon le dernier Recensement agricole

D’après les résultats du dernier Recensement agricole effectué par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, portant sur l’année 2020, les îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin comptabilisent 42 exploitations pour une surface agricole totale de 228 hectares. Le nombre des exploitations a diminué à Saint-Martin et augmenté à Saint-Barthélemy par rapport au recensement précédent (2010), sur des surfaces en régression pour les deux territoires. Les dynamiques agricoles s’avèrent par ailleurs très différentes d’une collectivité à l’autre.

En 2020, Saint-Martin comptait 36 exploitations agricoles, soit 9 de moins qu’en 2010, selon l’étude statistique Agreste, publiée fin juin 2022 par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Ce dernier note également un recul de -20% du nombre d’exploitations ainsi que de leurs surfaces moyenne et totale. La taille des structures demeure très modeste. Les petites unités (exploitations individuelles) représentent 69% des exploitations agricoles. « Dotées d’une SAU (surface agricole utilisée, ndlr) moyenne de 5,5 hectares, elles valorisent 61% des surfaces agricoles du territoire. Elles emploient 62% de la main-d’œuvre », rapporte l’étude. Ces entreprises sont majoritairement représentées dans l’élevage d’ovins, de caprins et d’autres herbivores.

La part globale des unités spécialisées dans l’élevage est de 72% à Saint-Martin. « Avec un total de 26 exploitations, c’est l’orientation technico-économique la plus représentée. Bien que dominante, elle a toutefois perdu un tiers de ses effectifs entre 2010 et 2020 ; 64% des élevages de bovins et 41% des élevages d’ovins, caprins et autres herbivores ont disparu », selon le rapport Agreste. Cependant, les élevages de porcins et de volailles ont progressé de 29% sur la même période. Quant aux exploitations spécialisées dans les productions de maraîchage, horticulture et fruits, elles ont augmenté pour atteindre 28% des entreprises agricoles. On notera qu’une majorité d’exploitations déclarent vendre leur production en circuit court (78%), et principalement en vente directe (72%).

À Saint-Barthélemy, le nombre d’exploitations recensées a doublé entre 2010 et 2020, marquant ainsi la fin de trois décennies de baisse. La petite île de quelque 10.000 habitants compte dorénavant six unités agricoles. Les exploitations spécialisées en fleurs et horticulture représentent 67% des entreprises. Cependant la surface agricole utilisée (SAU) totale est dorénavant de 1,3 hectare contre 25 ha en 2010. Le ministère de l’Agriculture précise que « le passage de l'ouragan Irma en 2017 a détruit des installations agricoles qui occupaient des surfaces importantes en prairie. La SAU moyenne est de 0,2 ha, soit 8,2 ha de moins qu'en 2010 ». Les exploitations sont par conséquent de taille microéconomique (de très petites unités ayant moins de 25.000 euros de production brute) et cultivent de très petites surfaces.

En ce qui concerne l’élevage, l’étude Agreste constate que les cheptels de gros bétail sont passés de 46 à seulement 7 entre 2010 et 2020, et que les surfaces en prairies sont en très forte diminution. Par ailleurs, le rapport souligne « une réorientation de la petite activité agricole de Saint-Barthélemy, avec une certaine prise de conscience d’un besoin en production locale par de jeunes agriculteurs investis, à la recherche d’innovation et de valeur ajoutée », avec des produits frais de niche innovants à la demande de restaurateurs et de consommateurs fins gourmets, ainsi que des produits frais locaux et accessibles à l'ensemble de la population.

PM