Corsair -qui dessert notamment les Antilles, La Réunion et Mayotte- a dégagé son premier bénéfice net annuel depuis 2016, un signe « encourageant » selon son PDG au moment où la Commission européenne examine le plan de restructuration de la compagnie aérienne.
Clos au 30 septembre, l'exercice 2023-2024 de la société se solde « par un résultat d'exploitation positif de 3 millions d'euros -une amélioration de 40,1 millions d'euros sur un an- et un résultat net également positif d'1,1 million », a déclaré jeudi Pascal de Izaguirre à l'AFP. Le dernier exercice dans le vert de la compagnie française spécialisée dans les liaisons ultramarines et africaines remontait à 2016.
Le chiffre d'affaires a quant à lui crû de 9% sur un an à 701 millions, alors que la compagnie a transporté 1,43 million de passagers, en hausse de 5%. Pascal de Izaguirre a salué « une amélioration générale tant de la performance commerciale que de la performance économique de la compagnie », qui effectue « une montée en gamme » et mène un travail « au corps à corps » contre les coûts.
Ces efforts ont été aidés par une flotte quasi totalement renouvelée : la compagnie doit recevoir d'ici à la fin décembre son neuvième et dernier long-courrier Airbus A330neo, alors qu'avant la crise du Covid-19, elle exploitait encore d'antédiluviens Boeing 747.
Ces résultats sont publiés au moment où la Commission européenne mène une enquête approfondie sur le plan de restructuration modifié de l'entreprise, sortie très endettée de la crise sanitaire. En décembre 2020, dans le contexte de la pandémie, Bruxelles avait approuvé un plan de restructuration de Corsair, assorti de mesures de soutien de l'État pour un montant total de 136,9 millions d'euros.
Mais, en décembre 2023, la France a présenté à la Commission des modifications à ce plan, qui comprennent « des ajustements des instruments de financement existants ainsi que des incitations fiscales supplémentaires ». Pascal de Izaguirre a indiqué s'attendre à un verdict de Bruxelles d'ici à la fin de l'année. « Les retours que j'en ai me conduisent à toujours garder mon sentiment de sérénité », a-t-il assuré.
De l'issue de ce dossier dépendra l'entrée en vigueur du nouveau tour de table de Corsair, qui a annoncé en septembre l'arrivée du PDG du groupe agro-industriel Advens, Abbas Jaber, avec 40% du capital. Outre Abbas Jaber, les autres actionnaires, dans cette configuration, seront un consortium d'entrepreneurs principalement ultramarins dont certains déjà présents au capital (52%) et une société d'économie mixte du département de la Guadeloupe (8%).
Avec AFP