Aérien : 2022, l'année de la reprise pour les aéroports parisiens et les Outre-mer

©Aéroport de Paris

Aérien : 2022, l'année de la reprise pour les aéroports parisiens et les Outre-mer

Grâce à une reprise « particulièrement dynamique » au deuxième semestre, les aéroports parisiens ont accueilli en 2022 plus du double des passagers de l'année précédente, retrouvant 80,2% de leur fréquentation de 2019, avant la crise sanitaire. Les liaisons vers les Outre-mer ont quasiment effacé la crise l'année dernière.

Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly ont vu transiter 86,7 millions de voyageurs l'année dernière contre moins de 42 millions en 2021, a annoncé lundi dans un communiqué leur gestionnaire, le Groupe ADP, qui atteint ainsi ses objectifs annuels. ADP, contrôlé par l'État, tablait en effet pour 2022 sur un trafic des aéroports parisiens compris entre 78 et 82% de celui de 2019, avant la pandémie de Covid-19 qui avait torpillé le secteur aérien et s'était traduite en 2020 par un plongeon de 69,4% du nombre de passagers sur un an à Orly et Roissy.

Après un début d'année 2022 marqué par les effets du variant Omicron, « la reprise du trafic a été particulièrement dynamique au deuxième semestre », a indiqué ADP, dont les aéroports parisiens ont accueilli entre juillet et décembre 88,4% de leurs clients de la même période trois ans plus tôt. Témoin d'une courbe ascendante tout au long de l'année, ce ratio était même de 93,7% en décembre 2022 par rapport au même mois de 2019.

A la faveur des réouvertures de frontières, notamment l'Amérique du Nord aux Européens fin 2021, Roissy, davantage tourné vers la desserte des destinations long-courrier, a vu sa fréquentation augmenter de 119,4% sur un an en 2022, à 57,4 millions de passagers. Mais ce chiffre ne représente encore que 75,5% du trafic de 2019, certaines zones, notamment en Asie, étant restées frappées de restrictions : le Japon une partie de l'année, et la Chine jusqu'à sa fin, Pékin n'ayant rouvert ses frontières que début 2023.

A contrario, Orly, surtout orienté vers la France, l'Europe et les Outre-mer -notamment Antilles, Guyane et La Réunion- a déjà retrouvé l'année dernière 91,6% du trafic de 2019, à 29,2 millions de passagers. Il s'agit d'une hausse de 85,6% sur un an. Les liaisons vers les Outre-mer ont quasiment effacé la crise l'année dernière, retrouvant 98,5% de leur fréquentation de 2019.

Les destinations françaises à la peine

La situation est moins bonne pour les rotations vers des destinations de France métropolitaine, à 77,2% du nombre de passagers de 2019, un phénomène attribué par les responsables du secteur aérien à l'absence d'une partie de la clientèle professionnelle. Celle-ci a pris l'habitude pendant le Covid-19 de recourir aux visioconférences plutôt qu'aux déplacements aériens, tandis que des entreprises réduisent l'usage de l'avion pour limiter leur bilan carbone, avait noté la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam) en novembre.

Les liaisons des aéroports parisiens vers l'Europe ont quant à elles retrouvé l'an dernier 82,8% de leur fréquentation de 2019, selon ADP. Pour le reste des destinations internationales, la proportion est de 76,3%, encore plombée par l'Asie-Pacifique (33,8% des passagers d'il y a trois ans).

ADP, qui gère au total 29 aéroports dans le monde, directement ou via des filiales, d'Almaty à Santiago du Chili en passant par Antalya (Turquie) et Hyderabad (Inde), a retrouvé l'année dernière dans ce périmètre 80,9% du nombre de ses clients de 2019, là encore en ligne avec sa fourchette d'objectifs (77-83%). Cela représente 280,4 millions de passagers, une hausse de 72,6% sur un an.

Fin octobre, ADP avait annoncé un bond de 81,1% sur un an de son chiffre d'affaires des trois premiers trimestres de 2022, totalisant 3,38 milliards d'euros, non loin des 3,5 milliards de la période correspondante de 2019, obtenus sur un périmètre légèrement inférieur. L'entreprise, qui publiera ses résultats financiers annuels le 16 février, compte revenir dans le vert sur l'ensemble de l'exercice 2022, après avoir perdu 248 millions d'euros en 2021 et 1,17 milliard en 2020. Elle a déjà engrangé un bénéfice net de 160 millions d'euros au premier semestre.

Avec AFP.