Alex Du Prel, fondateur du Tahiti Pacifique Magazine, est décédé

Alex Du Prel, fondateur du Tahiti Pacifique Magazine, est décédé

©DR / Tahiti Pacifique

Alex Du Prel, journaliste, investigateur et fondateur du Tahiti Pacifique Magazine est décédé ce mardi 14 mars, sur l’île de Moorea, à l’âge de 73 ans. Alex Du Prel était une figure du journalisme en Polynésie française.

Arrivé en voilier, qu’il avait construit lui-même, à Bora Bora dans les années 70, Alex Du Prel était alors à la recherche d’un mode de vie « authentique », comme le rappelle Luc Ollivier, du Tahiti Pacifique. Au journaliste Gérard Davet, Alex du Prel racontait en 2009, « toute ma jeunesse, j’avais rêvé d’un endroit où l’on pouvait vivre en harmonie, c’était Tahiti, où les gens se tutoyaient, où les lois restaient embryonnaires ». Mais la réalité d’un système a vite rattrapé son idéal imaginaire et en 1991, Alex du Prel publie le premier numéro du mensuel Tahiti Pacifique Magazine. Dans sa ligne de mire: Gaston Flosse, ancien Président de la Polynésie française et pour de nombreuses plumes engagées, l’homme qui personnifie ce système et l’administration française.

C'est depuis son petit Fare de Moorea qu'Alex du Prel son magazine, devenu une référence de la presse polynésienne ©DR

C’est depuis son petit Fare de Moorea qu’Alex du Prel son magazine, devenu une référence de la presse polynésienne ©DR

D’années en années, Alex du Prel s’entoure d’historiens, d’anthropologues ou tout simplement de personnes de savoir qui viendront lui apporter leurs connaissances et contribuer à la renommée du Tahiti Pacifique: Bernard Poirine, Christian Beslu, Jean-Marc Regnault, Simone Grand pour ne citer qu’eux. De mensuels en mensuels, Tahiti Pacifique Magazine gagne le respect, l’admiration, suscite la crainte parfois au sommet de l’échiquier politique polynésien mais surtout, gagne le cœur de lecteurs qui se reconnaissent dans la l’ADN du Tahiti Pacifique: libre, indépendant, insolent, impertinent, « voire irrévérencieux ». Jusqu’à Paris, le Tahiti Pacifique est une référence: « il est lu à l’Élysée, par les services du premier ministre (comme l’écrivait le magazine L’Express) ou encore à l’Assemblée nationale qui s’est abonné grâce au député René Dosière », rappelle encore Luc Ollivier.

En plein direct le 18 février, alors que François Hollande est en visite en Polynésie, Yann Barthès brandit une Une du Tahiti Pacifique ©Facebook Tahiti Pacifique

En plein direct le 18 février, alors que François Hollande est en visite en Polynésie, Yann Barthès brandit une Une du Tahiti Pacifique ©Facebook Tahiti Pacifique

En 2012, l’homme d’affaires Albert Moux rachète le magazine qui ne perd pas pour autant sa verve. Alex du Prel est toujours aux commandes de son journal. En 2015, il accompagne la nouvelle équipe recrutée par Fenua Communication, le groupe auquel appartient aujourd’hui le titre. Il garde un oeil sur cette ligne éditoriale qui a fait la légende du Tahiti Pacifique. A ce moment là, le magazine devient un bi-mensuel, il se mue petit à petit dans la transition numérique, tout en gardant son authenticité. Alex du Prel cessa d’écrire pour le Tahiti Pacifique en fin 2016. La même année, l’émission Le Petit Journal de Yann Barthès brandit la une du magazine lors de la visite de François Hollande en Polynésie: une nouvelle consécration.

Outremers360 adresse ses plus sincères condoléances aux proches, famille et amis, mais aussi aux lecteurs assidus d’Alex du Prel et du Tahiti Pacifique Magazine qui, soyons sûrs, saura faire perdurer l’héritage de son fondateur.