L’Île Hunter ©Wikicommons
Élus indépendantistes et non indépendantistes de la Nouvelle-Calédonie s’affrontent depuis plusieurs jours sur le maintien des îles Matthew et Hunter, deux petites îles inhabitées, au sein de l’archipel calédonien.
Ces îles situées à 300 kilomètres à l’Est de Nouméa sont revendiquées par le Vanuatu, pays voisin qui a acquis son indépendance en 1980. Le 7 mars, le bureau politique du Front de libération nationale kanak et socialiste, qui regroupe les différentes tendances indépendantistes, a rappelé dans un communiqué son positionnement sur ce différend diplomatique. « Les îles Matthew et Hunter ne sont pas de culture kanak, elles appartiennent à la culture du Vanuatu. Nous avons réaffirmé notre accord de 2009 avec le Vanuatu visant à leur restituer ces îles dès que nous accéderons à l’indépendance », a déclaré Daniel Goa, le porte-parole du FLNKS.
Trois parlementaires calédoniens, tous élus du parti non indépendantiste Calédonie ensemble (UDI, Union centriste), ont rapidement répliqué à ce qu’ils considèrent comme une agression. « Aucun changement de frontière maritime de notre pays ne peut intervenir, le référendum du 4 novembre dernier ayant réaffirmé la volonté majoritaire des Calédoniens de rester au sein de la République, et aucune négociation n’étant engagée entre la France et la République du Vanuatu dans cette perspective ». En février 2018, une rencontre avait eu lieu entre des officiels français et vanuatais, à Sydney, sans qu’une solution n’ait été trouvée sur la souveraineté de ces deux îles volcaniques qui présentent un enjeu stratégique majeur.
D’un peu moins d’un kilomètre carré chacune, les îles Matthew et Hunter confèrent à leur propriétaire un espace maritime de 350 000 kilomètres carrés. Un enjeu de taille pour l’archipel du Vanuatu, qui tire une partie de ses ressources de la vente de licences de pêche et dont la zone économie exclusive est de 663 251 kilomètres carrés. La Chine, qui étend son influence dans le Pacifique et en particulier au Vanuatu, est l’un des principaux pays à convoiter ses ressources halieutiques.
Cette prise de position du FLNKS intervient après une mission des Forces armées françaises basées en Nouvelle-Calédonie, à Matthew et Hunter fin janvier. Les militaires en ont profité pour restaurer les signes de la présence française, notamment en vérifiant que la plaque marquant la prise de possession française en 1929 est toujours bien à sa place (en 1983, le gouvernement du Vanuatu l’avait fait enlever). « La France est la deuxième puissance maritime au monde. Elle marque son territoire dans le cadre de l’axe Indo-Pacifique et montre qu’elle ne veut rien céder. Nous ne validons pas ce processus de colonisation », pointe Daniel Goa.
Avec AFP.