« Sauver Tuvalu, c’est sauver le Pacifique », a déclaré le Premier ministre de Tuvalu, Enele Sopoaga, avant l’ouverture officielle du 50ème Forum des îles du Pacifique, qui aura lieu dans la capitale de cet archipel indépendant de 12 000 habitants, a-t-on appris dans un communiqué de la Présidence de la Polynésie française.
Avant même l’ouverture officielle du 50ème Forum des îles du Pacifique, programmée mardi, heure de Tuvalu, une première rencontre placée sous le thème de l’environnement et du changement climatique, a eu lieu, lundi, dans la capitale de cet État, à Funafuti, en présence du ministre de l’Économie verte de Polynésie, Tearii Alpha.
Le Premier ministre de Tuvalu, Enele Sopoaga, qui va prendre la présidence du Forum des îles du Pacifique pour une année, a en effet tenu à mettre ce thème au cœur des débats. Cet état indépendant depuis 1978, peuplé d’environ 12 000 habitants, est composé de neuf atolls. Il est donc particulièrement concerné par les effets du changement climatique et a ainsi été ces dernières années à la pointe pour à la fois alerter l’opinion publique mondiale sur ces questions et exiger que les grandes nations les plus polluantes agissent pour enrayer ces phénomènes et leurs conséquences pour les îles du Pacifique.
« Sauver Tuvalu, c’est sauver le Pacifique », a déclaré le Premier ministre de Tuvalu, en soulignant l’importance des choix qui doivent être faits dès aujourd’hui, dans l’intérêt des générations futures. Il a été rejoint dans cet appel par le Premier ministre de Fidji, le Premier ministre Frank Voreque Bainimarama, qui effectue son retour au Forum des îles du Pacifique après plus de dix ans d’absence.
Tuvalu est situé à 850 Kms au nord de Fidji. Le gouvernement fidjien, également très engagé sur la thématique des changements climatiques, a déjà indiqué qu’il était prêt, si cela devait s’avérer nécessaire, à accueillir sur son sol des « réfugiés climatiques », de Tuvalu, mais aussi de Kiribati et des Marshall, qui sont dans des situations similaires (faible population et états constitués uniquement d’atolls).
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, était venu récemment, au mois de mai, à Fidji et à Tuvalu, pour lui aussi souligner l’importance et l’urgence qu’il y a à agir dans ce domaine. Il avait d’ailleurs, lors de son passage à Fidji, pu s’entretenir avec le président de la Polynésie française, Édouard Fritch, sur cette thématique.
Rappelant l’importance de l’océan qui lie les états et territoires du Pacifique, le Premier ministre fidjien a demandé à l’Australie notamment d’agir encore plus vite, pour réduire son usage des énergies fossiles, tel le charbon, pour passer rapidement à des énergies plus respectueuses de l’environnement.
Des représentants d’organisations non-gouvernementales ont ensuite pris la parole pour faire un état des lieux de la situation, en mettant en avant les effets potentiellement très inquiétants des changements climatiques. Avant même de parler de l’éventuelle submersion d’atolls, il faut aussi considérer le fait que les terres, déjà rares, pouvant servir pour l’agriculture, risquent aussi d’être impactées au préalable et de devenir inexploitables. La dégradation du corail, du fait de la température accrue de l’eau, l’intensité et le nombre plus élevé des phénomènes climatiques comme les cyclones, peuvent avoir aussi des effets importants sur le tourisme, sur les ressources marines, et donc sur les économies insulaires.