En Polynésie, jusqu’à 16 000 Fcfp d’aide pour soutenir le tourisme local

En Polynésie, jusqu’à 16 000 Fcfp d’aide pour soutenir le tourisme local

Une pension de famille sur l’atoll de Rangiroa, aux Tuamotu ©Tahiti Tourisme

En l’absence de tourisme international, le gouvernement de la Polynésie française veut inciter les résidents à voyager au sein du territoire. D’ici la mi-mars, des coupons Titeti ‘Ai’a seront offerts pour tout séjour d’au moins deux nuits et deux personnes, dans des hébergements adhérents au dispositif qui doit être voté cette semaine à l’Assemblée territoriale. Explications de nos partenaires de Radio 1 Tahiti. 

Le président de la Collectivité d’Outre-mer, Édouard Fritch a prévenu, lors de la dernière séance de l’Assemblée : en cette période de restrictions de voyage vers la Polynésie, « les aides du Pays et de l’État ne suffiront pas à redresser la situation de nos prestataires touristiques ». Le gouvernement craint même que les « motifs impérieux », dont on ne sait toujours pas combien de temps ils resteront en application, portent « un coup fatal » au secteur. Seule solution : s’appuyer davantage sur les séjours des résidents, seul « vivier touristique » restant.

C’est pour mobiliser ce vivier que le gouvernement s’apprête à présenter à l’Assemblée son projet de « coupons voyages ». Le dispositif, baptisé Titeti ‘Ai’a (ticket, carte, bon / pays natal, patrie), consiste à proposer une aide, sous forme de bon nominatif, pour chaque réservation de séjour par un résident en Polynésie. Pour la ministre du Tourisme Nicole Bouteau, qui s’exprimait jeudi à l’Assemblée, il s’agit d’inciter les Polynésiens à dépenser localement l’épargne accumulée pendant le confinement et l’année 2020.

Une « plateforme dédiée » gérée par Tahiti Tourisme

Le gouvernement avait déjà, à de nombreuses reprises depuis le mois de juin, encouragé les Polynésiens au « patriotisme économique » et au « consommer local » en matière de tourisme. Mais cette fois, l’incitation est financière. « Le montant du coupon voyage peut être modulé dans le cadre d’une fourchette de 2 000 à 16 000 francs par bénéficiaire et par séjour (soit 17 à 134 euros) », explique le projet de délibération, adopté en commission la semaine dernière.

Les critères de fixation de l’aide : l’âge des bénéficiaires (-50% sur le coupon pour les moins de 12 ans), mais aussi l’éloignement de la destination. Il s’agit, comme l’a précisé Édouard Fritch, de « diversifier les flux touristiques et encourager, autant que faire se peut, les séjours dans les archipels éloignés ». D’après les exemples développés en commission, l’aide doit atteindre environ 30 000 francs pour un séjour d’une famille de trois personnes aux Tuamotu, évalué à 220 000 francs activités comprises. Soit près de 14% du prix total du séjour.

Ces « chèques-vacances » à la polynésienne sont, par principe, ouverts sans condition de revenu, mais sont limités à un par an et par résident. Tahiti Tourisme, chargé de la gestion de ces Titeti ‘Ai’a devrait proposer une plateforme numérique « spécialement développée » ou les coupons pourront être demandés ou dépensés, à l’aide d’un « portefeuille virtuel ». Ils ne pourront être utilisés que pour les séjours « pour au moins deux personnes, de deux nuitées au minimum », et au sein d’un établissement d’hébergement proposant « un service de restauration ou un équipage ». Les séjours en AirBnB ne seront donc pas concernés et chaque prestataire touristique voulant se rendre éligible, qu’il s’agisse d’un hébergement, d’une activité ou d’un transport, devra préalablement « adhérer au dispositif », s’engageant au passage à ne pas gonfler ses prix.

D’après le projet de délibération, Titeti ‘Ai’a devrait s’appliquer aux réservations faites après le 1er mars et jusqu’au 31 décembre 2021, « dans la limite des fonds » affectés au dispositif – 50 millions de francs (419 000 euros) d’après La Dépêche de Tahiti. Si le texte est bien adopté à l’assemblée ce jeudi, les arrêtés d’application pourraient être pris « dès la semaine suivante » pour un lancement des coupons-voyage à partir du 15 mars, précise Nicole Bouteau, et jusqu’à la fin de l’année.

Radio 1 Tahiti