Outremers 360, en partenariat avec Sciences Ô, donne la parole aux jeunes des Outre-mer, qui interroge des acteurs de la santé dans une série d’interview « Ô tour de la santé», diffusée sur notre site et notre page Youtube. Dans ce nouvel épisode, Sciences Ô nous emmène en Nouvelle-Calédonie. L’invité, Christopher Gygès, porte-parole et membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie revient sur la gestion de la crise sanitaire et les conséquences sur l’économie du territoire.
Après une livraison par avion de 17550 doses de vaccin début janvier, le 20 janvier dernier s’initiait la campagne de vaccination en Nouvelle Calédonie. Avec au total 44 cas recensés dont aucun mortel et aucun local, la campagne de vaccination s’adresse en priorité aux personnels en contact avec les voyageurs.
Sur ce territoire où le virus ne circule pas ou peu, les autorités locales ont dès le début mis en place une stratégie adaptée face au contexte. Au cours de ce nouvel épisode d’Ô tour de la Santé, nous faisons un bilan du début de la gestion sanitaire. Interviewé en novembre dernier par les étudiants de Sciences Po, Christopher Gygès, porte-parole et membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, chargé de l’économie et des mesures de relance, du commerce extérieur, de la fiscalité, de l’énergie et de l’économie numérique et de la mer revient sur les premiers moments de la crise qui ont fixé les jalons de la stratégie sanitaire du pays.
C’est « une période délicate à gérer » nous dit-il, les deux premiers cas de COVID-19 ont été détectés le 18 mars dernier, suite à un dispositif de traçage et au recensement d’un premier cas autochtone. Le couple de voyageurs en provenance de Sydney testé positif est hospitalisé et l’enquête de la direction des affaires sanitaires révèle que le chauffeur du bus de l’aéroport est lui aussi positif. La Nouvelle-Calédonie restreint ses vols dès le 20 mars 2020 avant de déclencher un confinement généralisé 4 jours plus tard. Malgré la levée du confinement le 20 avril 2020, des dispositifs tels que des quatorzaines -payantes pour les entreprises-, l’obligation de circuler avec une attestation et un renforcement des gestes barrières sont toujours maintenus pour éviter la propagation du virus sur l’ensemble du territoire. Depuis, les vols aériens sont programmés selon la capacité de quatorzaine, soit un effectif de 600 places au total. Cela a été le cas notamment lors du référendum qui a fait suite aux municipales : « les magistrats ont fait leur quatorzaine comme tout le monde ».
Le système économique de la Nouvelle-Calédonie est « relativement préservé », le plan de sauvegarde a permis une baisse du PIB oscillant entre 3 et 5% seulement alors que d’autres pays ont connu une baisse de plus de 8% : il a été efficace notamment grâce à la collaboration des collectivités. Par ailleurs, plusieurs dispositifs ont été mis en place pour préserver la liquidité locale. Le gouvernement local a effectué auprès de l’Agence France de
Développement (AFD) un prêt garanti par l’État de 28,5 milliards CFP (240 millions d’euros).
Christopher Gygès explique que ce prêt a principalement permis de recouvrir les mesures de chômage partiel et d’éviter l’effondrement de l’économie calédonienne.
Aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie travaille sur un plan de transformation qui sera présenté en Décembre et qui « s’inscrira dans un changement de modèle », il s’agira d’un plan en trois phases qui s’appuiera sur « la sauvegarde, la relance et la transformation ».
En ce qui concerne les relations internationales, elles n’ont été -encore une fois- que faiblement impactées par la pandémie. Malgré le ralentissement du projet de la bulle de voyage trans-Pacifique, les échanges commerciaux dans cette zone -notamment entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont peu changé. Les relations restent excellentes, en témoignent d’ailleurs la suppression récente des droits de douanes avec ces pays.
