Wallis et Futuna : une économie essentiellement portée par les secteurs administratif et du commerce, selon l’IEDOM

Vue de l’île de Wallis ©A. Vinet/Wikimedia Commons

Wallis et Futuna : une économie essentiellement portée par les secteurs administratif et du commerce, selon l’IEDOM

Dans une récente étude, l’Institut d’émission d’Outre-mer (IEDOM) vient de mettre à jour ses données socioéconomiques pour Wallis et Futuna, qui concernent essentiellement l’année 2023. Population, emploi, évolution des prix, caractéristiques des différents secteurs, importations… Tour d’horizon des principales tendances de l’archipel.

D’après le dernier recensement, Wallis-et-Futuna comptait exactement 11 151 habitants au 24 juillet 2023. La population a baissé de 3,6% entre 2018 et 2023, soit une contraction moyenne annuelle de la population de 0,7% sur la période, contre 1,1% entre 2013 et 2018. « Cette diminution s’explique par la forte émigration des jeunes âgés de 20 à 35 ans et par une baisse de la natalité. Ces facteurs, combinés à la progression de l’espérance de vie à la naissance (78,4 ans en 2023), entraînent un vieillissement de la population. Ainsi, l’âge médian est passé de 35 ans à 38 ans entre 2018 et 2023 », relève l’IEDOM.

« L’économie de Wallis-et-Futuna est principalement soutenue par le secteur administratif qui concentre plus de la moitié de la création de richesses. Le secteur du commerce constitue également un secteur-clé pour le territoire. Il est tiré par la consommation des ménages et concentre plus d’un tiers des employés du secteur privé », ajoute l’étude. Les exportations sont peu importantes à cause de la faiblesse de l’appareil productif et de l’éloignement des marchés potentiels. La collectivité n’instaure pas d’impôts sur le revenu des personnes physiques ni sur les bénéfices des sociétés, ainsi le produit de la taxation des importations constitue la principale recette budgétaire du territoire. « En 2023, les recettes douanières représentaient 70,5% des recettes fiscales de l’archipel ».

Alimentée par l’évolution des prix en France hexagonale et la variation des cours des produits énergétiques, l’inflation s’est caractérisée par une augmentation soutenue en 2022 et 2023 (+4,4% puis +4,9% en moyenne annuelle), avant de ralentir au début de l’année 2024. Toutefois, « au titre des dispositions de la loi relative à la régulation économique d’Outre-mer, dite ‘loi contre la vie chère’, l’État et les principaux acteurs de la chaîne d’approvisionnement du Territoire signent chaque année un accord de modération du prix de produits de grande consommation. Ce ‘bouclier qualité prix’ modère en 2023 les prix de 83 produits, pour un coût global de 103 225 francs CFP (1000 francs Pacifique FCFP = 8,38 euros (ndlr) », précise l’IEDOM.

 « Le taux d’activité à Wallis-et-Futuna s’établit en 2023 à 65,5% de la population en âge de travailler (après 47% en 2018 et 49,6% en 2013), soit un niveau comparable à celui des autres collectivités du Pacifique (66% en Nouvelle-Calédonie en 2022 et 61% en Polynésie française en 2023) », indique l’étude. Le chômage sur le Territoire représente quant à lui un taux de 8,2%. La part du secteur public ou semi-public dans l’emploi est prépondérante et concentre deux tiers des salariés (66%), même s’il a enregistré une baisse de -6,3% entre 2018 et 2023.

À la fin 2023, on comptait 191 entreprises dans le secteur du commerce (16,9% du total) et 349 entreprises dans celui des services marchands (30% du total), la part de ces deux secteurs dans le nombre total d’entreprises privées atteignant un taux de 46,4%. « Ces deux secteurs réunis concentrent 76,9% des effectifs déclarés du secteur privé (40,4% pour le commerce et 36,4% pour les services marchands). L’économie wallisienne est entièrement orientée vers la satisfaction de la demande intérieure, ce qui explique la prépondérance de ces secteurs dans l’activité du secteur privé », souligne l’IEDOM.

 Les exportations de l’archipel sont peu importantes et il s’approvisionne principalement à l’extérieur. Son premier fournisseur est l’Hexagone (24,1% en 2023). Singapour est passée du cinquième au second rang en 2022, dû à la hausse des cours du pétrole. La Nouvelle-Calédonie arrive en troisième position (13,5% en 2023), tandis que les parts de marché de l’Union européenne et de la Nouvelle-Zélande ont enregistré une baisse en 2023, devenant les quatrième et cinquième fournisseurs du Territoire (7,8% et 6,9%respectivement). Enfin, en dépit de sa proximité, Fidji se place en sixième position avec 6,5% des parts de marché en 2023.

Ces importations ont connu une forte hausse en valeur au cours des dix dernières années. « Les importations de biens de consommation non durables augmentent et restent en première position avec 33% du total. Les importations de biens d’investissement sont en légère baisse, de 28% en 2013 à 25% dix ans plus tard, de même que les importations de produits énergétiques, de 19% en 2011 à 14% en 2021 », rapporte l’IEDOM. Par contre, les importations de biens de consommation durable ont été divisées par deux en valeur et ne constituent plus que 4% du total.

 

PM