Le président de la Polynésie française a annoncé, ce vendredi à Papeete, une nouvelle hausse du Smig dès le 1er mai, dans un contexte d’inflation mondiale liée à la guerre en Ukraine. Le gouvernement local va aussi maintenir le prix de l’essence et élargir la liste des produits de première nécessité, mais pourrait augmenter le prix de la baguette.
Cette nouvelle hausse, applicable au 1er mai, doit être présentée en Conseil des ministres de la Polynésie, mercredi prochain. Elle sera accompagnée d’une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires. De quoi « préserver le pouvoir d’achat des plus bas salaires ». Selon le président polynésien, ces mesures « viennent s’ajouter aux dispositifs déjà conséquents qui constituent le bouclier anti-inflation que nous avons progressivement déployé depuis le début de l’année ».
Le salaire minimum polynésien, compétence de la Collectivité d’Outre-mer, avait déjà été augmenté de 2% en décembre, le Smig horaire passant ainsi à 922,92 Fcfp. Au mensuel, il s’élève donc à 155 973 Fcfp pour 169 heures de travail, soit 1 307,05 euros. Du côté de l’inflation, le coût de la vie en Polynésie a augmenté de 2,9% en janvier et février, rappellent nos partenaires de Radio 1 Tahiti.
Devant les élus de Polynésie réunis en séance administrative à l’Assemblée territoriale, Édouard Fritch a aussi évoqué l’élargissement de la liste des produits de première nécessité (PPN), « notamment pour les îles autres que Tahiti et Moorea, pour les produits laitiers, les produits d’hygiène féminine, la viande locale, le punu pua’a toro (bœuf en boîte) local ou encore la lessive liquide ». Autre compétence locale, le prix de l’essence sera bloqué jusqu’en juin, « en puisant dans le Fonds de Régulation des Prix des Hydrocarbures ».
Le prix de la baguette locale pourrait quant à lui augmenter et s’arrondir à 60 Fcfp contre 57 Fcfp actuellement. « Le prix de la farine s’envole » constate Édouard Fritch. « Pour maintenir le prix de la baguette PPN à 57 Fcfp, le gouvernement devra rallonger le soutien financier à la farine de 500 millions de francs supplémentaires (4,19 millions d’euros), pour le porter annuellement à un total de 1 milliard de francs (8,38 millions d’euros). Tout cela a un coût » a-t-il poursuivi, tout en appelant au « bon sens » et au non gaspillage.
Enfin face à la flambée des prix des matières premières pour le secteur du BTP, le chef du gouvernement local a évoqué « l’exonération des droits et taxes à l’importation sur les bois de construction », rappelant avoir « pris les devants pour limiter cet impact sur le secteur du BTP à travers la mise en place d’un régime d’exonération de certaines matières premières pour l’année 2022 ». « J’ai demandé aux services du Pays et à ses établissements publics (…) d’appliquer avec bienveillance les règles prévues au Code des Marchés publics pour les révisions de prix, en cas de hausse inattendue du coût des matériaux. J’invite les communes à faire de même ».
Pour rappel, le gouvernement polynésien avait présenté en avril dernier un Plan de sauvegarde du pouvoir d’achat, chiffré à 84 millions d’euros.
Avec TNTV et Radio 1 Tahiti.