Avec 24 000 arrivées sur le mois de juin, la saison haute actuelle s’annonce largement au-dessus des niveaux d’avant-Covid. Les touristes américains constituent désormais près de la moitié de la clientèle, davantage poussée vers les pensions et les locations de meublés du fait de la saturation et de la hausse de prix dans le parc hôtelier. Analyse de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Pourvu que ça dure. Ce devrait être le sentiment général au vu des derniers relevés de fréquentation opérés en juin par l’ISPF. Comme c’est le cas depuis la fin de l’année dernière, les chiffres sont en nette hausse : 24 000 arrivées sur le mois de juin, c‘est 23% de touristes en plus par rapport à 2022, et surtout 12% de plus qu'en 2019.
De quoi confirmer l’espoir d’un dépassement net des niveaux d’activité de l’année de référence pré-Covid sur l’année 2023. La saison haute, qui s’achèvera le mois prochain, pourrait avant ça établir un nouveau record et ce malgré l’absence toujours quasi-complète de la clientèle asiatique et la réduction du parc hôtelier (-6% de chambres par rapport à 2019).
Comme c’est le cas depuis la pandémie, les voyageurs nord-américains tiennent une place prépondérante dans ces bons résultats : 46% du total des arrivées en juin, contre 43% en 2019. La clientèle française n’est pas en reste : 35 % de touristes hexagonaux en plus par rapport à l’avant-Covid, alors que les voyageurs du Pacifique font aussi leur retour (+24% par rapport à 2019, principalement grâce aux Néo-zélandais et aux Calédoniens).
Les locations meublées et pensions de famille plutôt que les grands hôtels
La saturation des grands hôtels a semble-t-il des conséquences sur les habitudes de logement des touristes : ils sont deux fois plus nombreux à passer au moins une nuit dans une location meublée par rapport à 2019. Le nombre de voyageurs déclarant passer au moins une nuit en pension de famille a lui bondi de 38% en quatre ans. Le prix des chambres pourrait aussi y être pour quelque chose : l’ISPF calculait en mai que le revenu moyen par chambre loué avait bondi de 59% entre 2019 et 2023. Ce surcoût ne semble toutefois pas effrayer : l’institut relève aussi, en juin cette fois, que la durée moyenne de séjour « reste 1,4 jour plus élevée qu’en juin 2019, à 17,2 jours ».
Pour rappel, la Polynésie avait accueilli 218 750 touristes en 2022, pas si loin des 236 000 de 2019. Il faut remonter aux années 2000 à 2002 pour voir des niveaux de fréquentation plus élevés : la Polynésie avait alors passé -brièvement- la barre des 250 000 touristes. Le gouvernement Brotherson, lui, vise beaucoup plus loin : 600 000 touristes à l’horizon 2030, soit 2,5 fois le niveau actuel.
Charlie René pour Radio 1 Tahiti