Les surfeurs français Johanne Defay et Kauli Vaast, en repêchage ce dimanche à Teahupo’o, ont réussi à se qualifier pour les huitièmes de finale. Ils rejoignent ainsi Joan Duru et Vahine Fierro, tous deux qualifiés dès samedi, à l’issue du premier tour.

À sa sortie de l’eau ce dimanche, la Réunionnaise Johanne Defay, qui pointe à la sixième position du Championship Tour de la WSL, a confié au micro de Polynésie la 1ere qu’elle était « stressée » avant le tour des repêchages et après son entrée ratée dans la compétition. Samedi, lors du premier tour, alors qu’elle avait hérité d’un premier tour difficile face notamment à la Nicaraguayenne Brisa Hennessy, elle avait chuté dès sa première vague, dans une tentative de tube très engagée.

Revenue au « peak », ce sont ses adversaires qui la préviennent qu’elle s’est ouverte à la tête : le sang lui coule bientôt sur tout le visage, et elle devra ramer vers le jet ski de la water patrol pour faire vérifier la gravité de la plaie. Johanne Defay terminera tout de même son heat mais, « pas vraiment sereine », elle échoue en troisième place.

Dans la team France, l’incident a bien sûr inquiété et la jeune trentenaire, dès son retour à terre, a été accompagnée en ambulance jusqu’au centre médical du site de Teahupo’o –et pas à l’hôpital, comme cela avait été communiqué dans un premier tour– pour des examens d’usage. 

Résultats rassurants, mais tirage difficile dans la même soirée : Molly Picklum était la surfeuse la plus chevronnée de ce tour des repêchages. L’Australienne a d’ailleurs montré, dans des petites vagues toujours très piégeuses en passe de Havae, qu’elle était prête à tout donner, finissant plusieurs fois sur ou à proximité du récif.

Mais la Française, qui a déjà remporté six étapes du tour pro, mais n’a jamais arraché de podium à Teahupo’o, a réussi à retrouver sa sérénité… et confie aussi avoir eu « les séries de son côté ». Johanne Defay a finalement a réussi à dominer son adversaire, utilisant intelligemment ses priorités et signant une vague à 7,83, la meilleure de sa série, ce dimanche matin à Tahiti (dimanche en soirée à Paris).

Ironie du tirage au sort, Johanne Defay fera face à la Tahitienne Vahine Fierro, vainqueur en mai dernier de l’étape du circuit pro à Teahupo’o. Vahine Fierro, sur l’eau samedi aux environs de midi (minuit à Paris), a survolé sa série pour se qualifier directement aux huitièmes de finale. La France est donc certaine d’avoir une de ses deux surfeuses en quart, à l’issue de ce tour éliminatoire, mais aussi d’en perdre une.

« C’est clair que c’est dommage que Vahine et Johanne soient dans la même série, on est dégoûtés, parce qu’on aurait voulu voir les deux en finale, mais bon c’est comme ça, c’est la loi du sport », a réagi le manager de l’équipe de France Jérémy Florès. Il dit tenir à maintenir dans son groupe « une bonne ambiance, la rigolade et les fous rires ». « Mais par contre, au moment de partir à la bataille, on va jusqu’au bout ».

Plus tard dans la journée de dimanche, Kauli Vaast (14.03), qui excelle quand la houle se lève à Teahupo’o, a manœuvré sur des vagues d’1,20m, modestes pour ce spot, et battu l’Australien Matthew McGillivray (10.67). Il a enchaîné les tubes profonds et s’est aussi autorisé un 360° aérien et un « superman », une figure dans laquelle le surfeur, dans les airs, ne tient plus sa planche que par les mains.

« Je ne l’ai pas fait pour les photographes, j’ai failli me tuer sur les cailloux, mais ça passe, et j’étais content de retrouver les sensations » a déclaré à l’AFP Kauli Vaast. C’est donc pour l’heure un carton plein pour les tricolores, qui ne perd aucun de ses quatre surfeurs sélectionnés pour les JO.

Les Brésiliens Filipe Toledo, Tatiana Weston-Webb et Taina Hinckel, en difficulté le premier jour, sont tous sortis victorieux des repêchages. Ils rejoignent les autres favoris américains, tous qualifiés dès samedi : Griffin Colapinto, John John Florence, Carissa Moore, Caitlin Simmers et Caroline Marks.

Kauli Vaast affrontera l'Américain Griffin Colapinto et Joan Duru, capitaine de l’équipe, sera opposé au Mexicain Alan Cleland Quinonez. Il reste deux jours de compétition. Elle aura lieu entre le 29 juillet et le 5 août selon la houle et la météo. D’après nos partenaires de Radio 1 Tahiti, les conditions commencent à se dégrader à Teahupo’o, et les épreuves de surf de ces Jeux Olympiques pourraient reprendre éventuellement en milieu de semaine.

Avec Radio 1 Tahiti et AFP