L’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) a publié son rapport 2024 sur l’usage et la sécurité des moyens de paiement scripturaux dans les trois collectivités françaises du Pacifique : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et les îles de Wallis-et-Futuna. Après plusieurs années de croissance continue, l’étude fait état d’un net recul des paiements scripturaux et d’une forte hausse de la fraude.
En 2024, le nombre total d’opérations de paiement s’établit à 124 millions, en baisse de 9,3 % par rapport à 2023. Le montant global des paiements diminue également de 2,7 %, pour atteindre 9.336 milliards de francs CFP. Les retraits d’espèces aux distributeurs automatiques enregistrent eux aussi un recul marqué, de 10,3 % en nombre d’opérations et de 8,0 % en montant.
Selon l’IEOM, cette contraction s’explique notamment par les émeutes de mai 2024, qui ont freiné l’activité économique, en particulier en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna.

L’ensemble des instruments de paiement scripturaux est touché par cette baisse, bien que dans des proportions variables. La carte bancaire, qui représente 74 % des opérations de paiement ou de retrait, enregistre le recul le plus modéré, avec une baisse de 5,5 % en nombre d’opérations et de 2,9 % en montants. Le virement recule de 21,3 % en volume, tandis que les montants correspondants restent quasi stables (-0,5 %). Le chèque, déjà en déclin depuis plusieurs années, affiche une chute de 23,2 % en nombre et de 25,5 % en montant.
Hausse notable de la fraude
La fraude brute sur les moyens de paiement scripturaux atteint 648,4 millions de francs CFP en 2024, en hausse de 72,3 % par rapport à 2023, son plus haut niveau depuis 2017.
La carte bancaire concentre plus de la moitié de la fraude totale, particulièrement en Polynésie française, où elle a fortement augmenté. La fraude provient majoritairement de transactions en ligne, dont les contreparties se situent pour plus d’un tiers dans l’Hexagone et les DOM et pour plus de la moitié à l’étranger. Les fraudes locales représentent moins de 10 % du total.

Le taux de fraude global s’élève à 0,0475 %, un niveau en hausse mais toujours inférieur à celui observé dans l’Hexagone et les DOM (0,0531 %). En revanche, le taux de fraude sur les virements est désormais plus élevé dans le Pacifique que dans les autres territoires français.
L’IEOM rappelle que la vigilance des usagers demeure le premier rempart contre la fraude. L’institution recommande de ne jamais confier ses moyens de paiement à un tiers et d’être particulièrement attentif lors de tout contact non sollicité. Des rappels de bonnes pratiques figurent dans le rapport complet sur l’usage et la sécurité des moyens de paiement scripturaux, disponible sur le site de l’IEOM.
Damien Chaillot























