Quatre corps ont été extraits des décombres mercredi à Tahiti, après un glissement de terrain qui a enseveli deux maisons, a indiqué à l'AFP la procureure de la République en Polynésie française. Quatre autres personnes, dont un enfant, sont portées disparues tandis que les recherches se poursuivent sur place.
Le glissement de terrain, de « 200 mètres de large et 30 mètres de hauteur », précisent nos partenaires de Radio 1 Tahiti, est survenu à l’aube, ce mercredi, dans le village d'Afaahiti, après une semaine de fortes pluies. « Une première maison a été emportée et elle est allée se caler dans une deuxième maison » a précisé le haut-commissaire de la République en Polynésie française, Alexandre Rochatte.
« On a été réveillés, comme par un train juste devant la maison, on est sortis et on a vu qu’une maison était entièrement recouverte par la terre et la boue » a témoigné auprès de l’AFP une voisine, Ida Labbeyi. Les recherches ont été suspendues plusieurs heures en raison d'un nouveau glissement de terrain. Les corps, deux hommes et deux femmes, ont été retrouvés après la reprise des opérations de secours, aux environs de 15h (heure locale).
« On a deux chantiers et on avance très doucement avec des pelleteuses, des chiens, un radar et une caméra endoscopique, parce qu’à n’importe quel moment, on peut mettre du poids sur de potentielles victimes » a déclaré lors d’un point presse le Colonel Olivier Lhote, qui commande les opérations de secours.
Les familles et voisins ont été pris en charge par une cellule psychologique. Vingt-neuf maisons ont été évacuées, selon le haut-commissariat de la République en Polynésie française. Les personnes évacuées ont été prises en charge par la DSFE, rassemblées dans une infrastructure de l’IJPSF et pourront être relogées pour le temps des opérations dans des résidences OPH proches, a ajouté le président de la Polynésie, Moetai Brotherson.
Quarante pompiers, 30 policiers municipaux, 20 gendarmes et 30 militaires du RIMAPP, le SAMU, trois drones et un hélicoptère Dauphin de l’armée sont mobilisés pour des opérations de secours prévues sur 48 heures. Des engins de chantier et des projecteurs ont été acheminés sur site. « Les recherches se poursuivront tout au long de la nuit, tant que les conditions météorologiques et de sécurité du site le permettent », a indiqué le haut-commissariat dans un communiqué relayé par notre partenaire de TNTV.
De son côté, la procureure de la République Solène Belaouar confirme avoir « ouvert dès ce matin une enquête judiciaire du chef d’homicide involontaire afin de déterminer les circonstances ayant conduit à un éboulement touchant plusieurs habitations à Afaahiti. Cette enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie nationale en Polynésie française ».
« On a contacté à la fois le labo TP et le laboratoire géophysique de l’université pour éventuellement dépêcher des experts en géologie et en hydrologie pour qu’on puisse faire une étude du terrain et avoir plus d’explications », a également précisé le président polynésien. « On est conscient que pour eux ça a dû être vraiment un réveil absolument apocalyptique, on est de tout cœur avec eux ».
La présidence de la Polynésie française a annoncé une journée de recueillement et une minute de silence à 8h (locale), ce jeudi, « en signe de soutien et d’unité avec les proches des victimes et les équipes de secours qui restent mobilisées sur le terrain ». « Parallèlement, dès ce soir et jusqu’à la fin des opérations, les drapeaux sont mis en berne ».
Avec AFP, Radio 1 Tahiti et TNTV























