Le nouveau président de la Polynésie a poursuivi son déplacement protocolaire à Paris par un entretien avec le président du COJO de Paris 2024, Tony Estanguet, ce lundi. L’occasion naturellement d’évoquer l’organisation des épreuves de surf des Jeux, qui auront lieu à Teahupo’o, sur l’île de Tahiti.
Des discussions qui « ont porté sur les points d’interrogations qui demeurent encore sur l’organisation de ces épreuves de surf » a expliqué Moetai Brotherson à l’issue de cet entretien avec Tony Estanguet. « J’ai voulu réaffirmer notre détermination à ce que ces épreuves se déroulent chez nous, berceau du surf. C’est un point qui n’est pas négociable » a-t-il assuré.
Le 1er mai, au lendemain du second tour des élections territoriales remportées par le parti indépendantiste, des intempéries avaient causé le débordement de la rivière traversant Teahupo’o, inondant les habitants du district situé à l’extrême sud de Tahiti. Suite à ces intempéries, il était « important d’apporter un soutien » assure Tony Estanguet. « On a tous été touchés et marqués par ce qui s’est passé sur le site qui va accueillir les JO de Paris 2024. C’est à ce titre qu’on a souhaité accompagner, venir en soutien financier ».
Outre la trentaine de familles sinistrées, l’épisode météorologique avait mis en relief des « difficultés techniques » liées aux travaux prévus avant les JO et une défiance de la population locale. « Les préoccupations sont d’ordres environnementales et de l’ordre de l’acceptabilité sociale de l’organisation de ces Jeux » abonde Moetai Brotherson. « Il faut que les Polynésiens se sentent parties prenantes de l’organisation de ces Jeux, qu’ils ne se sentent pas exclus », a-t-il ajouté, alors que le comité organisateur a été, ces dernières semaines, épinglé sur le prix des billets pour assister aux manifestations sportives.
Lire aussi : Polynésie : Moetai Brotherson à Paris pour « donner le ton des relations » avec l’État
Une préoccupation pour le président polynésien alors que le district est habitué aux compétitions de surf, étant chaque année une étape du circuit professionnel, et que le plan d’eau reste accessible aux populations locales. Pour Moetai Brotherson, il y a donc « matière à faire des progrès dans la définition des fanzones, dans la définition de qui pourra accéder à la zone de compétition ». « On a notamment parlé de certains publics comme les personnes en situation de handicap parce que la dimension paralympique est importante et c’est aussi un sujet qui me tient à cœur, je veux m’assurer que les personnes en situation de handicap, chez nous, pourront être au plus près de ces Jeux » a-t-il insisté.
Sur la réalisation des travaux, dont les retards ont là-aussi été soulignés au lendemain des intempéries, « avec le ministre de l’Équipement et des Grands travaux, j’ai toute confiance en notre capacité à livrer en temps et en heure selon les critères de sécurité requis pour les JO » a assuré Moetai Brotherson, qui se dit également soucieux de la « notion d’héritage » et de ce « qui va rester après les JO ». Son prédécesseur avait évoqué la pérennité des installations, notamment de la nouvelle marina pour les pêcheurs et prestataires touristiques ou encore, la tour des jurys pour les prochaines compétitions.
Lire aussi : Polynésie : Avec Hervé Berville, Moetai Brotherson évoque les fonds marins, la formation et les aires marines
« On n’est pas inquiet » a assuré de son côté Tony Estanguet. « On sait que le maître-mot pour réussir ce genre de manifestation c’est l’adaptation. On est régulièrement confronté à des aléas », a-t-il poursuivi. Une « assurance » pour Moetai Brotherson, qui salue « l’adaptabilité du COJO, qui a un certain nombre de besoins génériques exprimés dans un cahier des charges » et qui « est prêt à s’adapter aux solutions que nous fournirons ». « Les indicateurs ne montrent pas de côté irréversible et d’inquiétudes majeures. Il y a des solutions et on va les mettre en place » a insisté Tony Estanguet.
Le président du COJO, qui souligne « l’honneur d’accueillir le nouveau président de la Polynésie », estime également que « l’organisation des épreuves de surf des JO de Paris 2024 est une belle occasion pour la Polynésie française de valoriser sa culture ». « Le monde entier (…) va pouvoir voir un spectacle incroyable ». Tony Estanguet se veut aussi rassurant sur « l’exemplarité » de l’organisation : « il est très important pour Paris 2024 de respecter cet endroit, la population, d’être dans la continuité d’une expérience et expertise qui existe déjà ».