Polynésie : Moetai Brotherson reçu par François-Noël Buffet pour s’assurer de la bonne continuité des dossiers de la Collectivité

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Polynésie : Moetai Brotherson reçu par François-Noël Buffet pour s’assurer de la bonne continuité des dossiers de la Collectivité

En mission à Paris, le président de la Polynésie française a été reçu ce jeudi par le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet. Accompagné par ses ministres de la Santé et des Grands travaux et la députée Mereana Reid Arbelot, il s’agissait pour le président polynésien de s’assurer de la bonne continuité des dossiers de la Collectivité auprès du gouvernement Barnier.

Élu en mai 2023, le président de la Polynésie française a vu succéder à Matignon trois ministres des Outre-mer, sans compter François-Noël Buffet récemment nommé, et autant de ministres chargés d’autres dossiers qui intéressent la Collectivité, comme l’Éducation ou la Santé. Et à chaque nouveau ministre ou gouvernement, Moetai Brotherson reprend le chemin de Paris pour s’assurer que les « dossiers engagés (…) suivent bien leurs cours ». 

Parmi ceux-ci : le « troisième instrument financier qui vient financer les infrastructures portuaires, aéroportuaires, routières » en Polynésie ; et la « convention PSG (protection sociale généralisée, ndlr) ». Une convention à plusieurs étages d’ailleurs, puisqu’elle comprend « deux sujets importants » : « celui des évacuations sanitaires d'urgences qui, de notre lecture des textes, relèvent de la compétence de l'État, c'est de la protection civile, ce n'est pas de la santé ; et également celui des molécules onéreuses qui sont inscrites dans un article de 2008 du Code de la santé publique français qui a été étendu chez nous ». 

Concernant les évacuations d’urgence, « c'est 12,5 millions d'euros par an, qui sont aujourd'hui supportés par la Polynésie. Les molécules onéreuses, c'est 30 millions d'euros par an. On a posé ces chiffres. Ensuite, on va entamer la discussion avec l'État et on verra ce qui en ressort ». Moetai Brotherson part rassuré, les dossiers polynésiens « suivent bien leurs cours ». « Il faut féliciter la DGOM qui assure la continuité du service quand les gouvernements se succèdent ». 

Sujet brûlant de l’actualité politique, celui du budget des Outre-mer a naturellement été abordé pendant l’entretien. Et si l’inquiétude traverse l’ensemble des Outre-mer, Moetai Brotherson, lui, relativise. « L'ensemble des sommes qui sont dévolues à la Polynésie ne sont pas comprises dans le budget du Ministère des Outre-mer », explique le président.

En somme, chaque convention liant la Polynésie à l’État concerne le Ministère dédié. « Le ministre de l'Éducation est là actuellement pour le dialogue de gestion et la discussion sur la Convention Éducation. Le ministre de la Santé a vu hier le cabinet de son homologue national pour la Convention Santé et la Convention PSG. Ces gros sujets-là sont finalement hors du budget » Outre-mer. 

Interrogé sur le rapport du Sénat sur « la situation institutionnelle, administrative et de justice en Polynésie française » présenté mercredi, et auquel François-Noël Buffet a participé en tant que sénateur et président de la commission des Lois, Moetai Brotherson dit ne pas avoir encore pris connaissance du fond, bien qu’il connaisse « des éléments précurseurs ». Le nouveau ministre s’était notamment rendu en Polynésie en avril pour échanger avec les élus de la Collectivité.

« L'esprit général, c'est de dire qu’il faut adapter, les statuts, la loi, les réglementations aux réalités de chacun des territoires. J'ai été très content d'entendre le ministre dire qu'on ne pouvait pas administrer une Collectivité comme la Polynésie, à 18 000 kilomètres, comme on administre la Corrèze ou un département dans l'Hexagone » explique Moetai Brotherson, qui rappelle que ce rapport « concernait toutes les évolutions statutaires envisageables dans les Outre-mer, y compris la Polynésie ».

Plus tôt dans la journée, le président de la Polynésie avait été reçu à Matignon par le conseiller spécial et le conseiller aux Outre-mer du Premier ministre, respectivement Michel Cadot et Frédéric Joram.