Polynésie : Léon Tehaurai, premier enfant de Bora Bora lauréat du titre de « Meilleur apprenti de France »

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Polynésie : Léon Tehaurai, premier enfant de Bora Bora lauréat du titre de « Meilleur apprenti de France »

Léon Tehaurai, élève au lycée polyvalent Ihi-Tea no Vavau de Bora Bora, a reçu le titre de « Meilleur apprenti de France », catégorie « cuisine froide », ce vendredi à Paris. Une première pour la Perle du Pacifique.

Tout a commencé le 11 mai dernier. Sur l’île de Bora Bora se tenait la 1ère session du concours « le meilleur apprenti de France » (MAF) pour les catégories « art de la table et du service » et « cuisine froide », sous la présidence de Didier Lasserre, meilleur ouvrier de France (MOF), maître d’Hôtel, et enseignant au lycée hôtelier de Tahiti, à Punaauia. Une initiative portée par le Campus des métiers et des qualifications du Pacifique. 

Pour cette première étape, régionale, c’est Léon Tehaurai qui s’est distingué en décrochant une médaille d’or en cuisine froide, avec une note supérieure à 17/20. Une note qui lui a permis de rejoindre la Capitale pour concourir à la finale du MAF, plus précisément dans l’enceinte du Lycée hôtelier CFA Médéric. Une finale qui a donc eu lieu ce vendredi, et pour laquelle Léon Tehaurai était accompagné, « coaché », par son professeur Joël Paschal.

Seul ultramarin en lice, avec 23 autres jeunes représentants des régions hexagonales, Léon Tehaurai a conquis le jury du concours avec une paupiette végétale et une île flottante façon Escoffier (plats imposés). Une exécution qui lui a permis de décrocher une excellente note et finalement le titre, avec six autres jeunes apprentis. « Je ne pensais que j’allais gagner. J’étais un peu stressé », a confié Léon Tehaurai, qui cuisine depuis son entrée au Lycée. « C’est grâce aux professeurs qui m’ont poussé à poursuivre cette voie ».

Pour la suite, pas de repos pour le jeune natif de Bora Bora puisqu’avec une vingtaine de camarades de l’île, il s’envolera pour Brisbane en Australie, dans le cadre d’une formation au TAFE Institute assorti d’un stage en restaurant. L’occasion aussi pour Léon Tehaurai de perfectionner son anglais en famille d’accueil. Un aspect « important » du séjour, concède-t-il, notamment pour un jeune de Bora Bora. Là encore, c'est au Campus des métiers et des qualifications du Pacifique que l'on doit l'initiative. 

À l’issue de ce séjour en Australie, Léon Tehaurai reviendra sur son île pour poursuivre sa dernière année d’étude au lycée polyvalent Ihi-Tea no Vavau. Après celle-ci, il envisage de continuer sa formation à Tahiti ou dans l’Hexagone. « Plus tard, je voyagerais dans le monde pour visiter d’autres restaurants, et rencontrer d’autres chefs ».

Présents à cette finale pour soutenir le jeune lycéen de Bora Bora : la Déléguée de la Polynésie, Sarah Teriitaumihau, la Directrice opérationnelle du Campus des métiers et des qualifications du Pacifique (CMQP) Hôtellerie-Restauration, Hina Grepin, et le député de la Polynésie, Tematai Le Gayic. « Ça fait un meilleur apprenti de plus pour notre pays » s’est réjoui ce dernier. Car en effet, si Léon Tehaurai est le premier enfant de Bora Bora a remporté le titre, d’autres jeunes polynésiens ont ouvert la voie, comme Juliano Hiriga, lauréat de la médaille d’or nationale 2022 dans la même catégorie, et Kylie Teivao, médaille d’or nationale 2022 en arts de la table.

Pour le député, cette victoire est aussi de bon augure pour la future offre de formation sur Bora Bora, où le président de la Polynésie Moetai Brotherson veut implanter un Bac Pro en Hôtellerie international, mais aussi sur l’ensemble de la Polynésie, avec le projet de Campus des métiers et des qualifications de la Mer. Et sur l’existant, « il y a de très bonnes formations, et de très bons formateurs. Maintenant il faut arriver à les maintenir au Pays », estime-t-il.

De bon augure aussi pour la valorisation des produits locaux, et la souveraineté alimentaire. « Ces jeunes ont leur importance pour notre pays » car « il faut qu’ils mettent en valeur nos produits locaux pour favoriser la production locale et l’objectif de souveraineté alimentaire ».

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