Polynésie : le TEP scan inauguré au CHPF, unique TEP scan dans une collectivité française du Pacifique

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Polynésie : le TEP scan inauguré au CHPF, unique TEP scan dans une collectivité française du Pacifique

Le Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) a inauguré, ce vendredi, son TEP scan. Cet appareil de médecine nucléaire, unique dans le Pacifique insulaire puisqu'il fallait jusqu'ici se rendre en Nouvelle-Zélande pour en trouver un, marque une avancée majeure dans le diagnostic précoce du cancer, en particulier celui de la prostate. Une quarantaine de patients ont déjà pu en bénéficier. Précisions avec notre partenaire TNTV. 


Plus qu’un symbole, l’inauguration du tout premier TEP scan (Tomographie par émission de positons) du CHPF est une étape décisive dans la lutte contre le cancer au fenua. Jusqu’ici, les patients devaient être évacués vers la métropole ou la Nouvelle-Zélande pour bénéficier de ce type d’imagerie avancée.

Fruit d’un investissement de 340 millions de francs, l’outil est à la hauteur des standards internationaux. « C’est une vraie richesse d’avoir un tel appareil en plein milieu de notre pays, parce que, mine de rien, dans le Pacifique, il n’y a que les grands pays qui en ont. On n’en a que 127 sur tous les territoires métropolitains et au périphérique, aussi bien dans les DOM que dans les TOM. C’est une chance de l’avoir parce que, dans le Pacifique, on est les seuls au territoire à pouvoir occuper ce type de traitement», sourit Cédric Mercadal, ministre de la Santé.

Le TEP scan permet entre autres de visualiser l’activité biologique des cellules en injectant un traceur radioactif. Une technologie qui donne accès à une imagerie moléculaire d’une précision inédite, capable de détecter des lésions de quelques millimètres, invisibles à l’IRM ou au scanner. « On a vu des lésions très petites, de l’ordre de quelques millimètres, que la radiologie ni l’IRM ne pouvaient identifier comme étant cancéreuses. Donc on a une machine très performante en termes de sensibilité et de précocité du diagnostic, permettant de résoudre des situations jusque-là non résolues, de récidive dont on ne trouvait pas le lieu de la récidive », explique le Dr en médecine nucléaire Olivier Couturier. Résultat : une quarantaine de patients ont déjà été examinés en deux semaines, certains bénéficiant enfin d’un diagnostic clair après des mois, voire des années d’incertitude.

400 patients mensuels concernés

Le TEP scan est actuellement utilisé pour diagnostiquer les cancers de la prostate grâce à un traceur au gallium. Il permet d’examiner jusqu’à 400 patients par mois, contre 300 auparavant, par évacuation sanitaire. Une capacité accrue tant quantitative que qualitative. Car dans le détail, le TEP scan du CHPF est doté de trois anneaux de détection supplémentaires, augmentant sa sensibilité de 400 %. « Je reste émerveillé, malgré mes 30 ans d’expérience, des images et de la qualité qui sont produites avec cette machine. On est sur une imagerie très différente de la radiologie (…). On regarde au niveau de la cellule l’expression de molécules spécifiques du cancer. Et ces molécules sont les cibles d’un médicament qui va se fixer sur ces molécules. Et donc permettre de visualiser les images car le médicament brille. Le médicament émet de la lumière. Donc en allant se fixer sur ces molécules spécifiques de ces cellules cancéreuses, les cellules se mettent à briller elles-mêmes. Et donc on peut les voir même si elles sont toutes petites » , précise le Dr Couturier.

Mais cette avancée n’est que la première étape. Pour pouvoir utiliser l’appareil à son plein potentiel, le CHPF devra se doter d’un cyclotron – un accélérateur de particules permettant de produire sur place les isotopes nécessaires à d’autres types de cancers (sein, poumon, etc.). En effet, le gallium ne peut marquer que la molécule de la prostate. Pour du fluor, un cyclotron est nécessaire. Actuellement, l’importation de ces isotopes est impossible, car leur durée de vie est trop courte (12 heures).


 

Par TNTV