Polynésie: Lagon en péril, les apprentis gardiens de corail prennent le relais

Polynésie: Lagon en péril, les apprentis gardiens de corail prennent le relais

La Polynésie française, véritable sanctuaire océanique de 4 millions de kilomètres carrés, offre un abri à de nombreuses espèces marines : bivalves, céphalopodes, gastéropodes, requins, dauphins, baleines, orques, poissons, oiseaux etc… À l’heure du réchauffement climatique, la préservation de cette biodiversité est plus que jamais au cœur des priorités : Blanchiment des coraux, acidification des océans, pollution plastique, organique et hydrocarbure sont autant de menaces qui planent sur cet écosystème équilibré mais fragile. Coup de projecteur sur une association originale Tamarii, qui non seulement œuvre en faveur de la préservation de l’environnement mais aussi éduque les très jeunes publics (dès l’école primaire)

Les 17 élèves de la troisième 4 Moana (Océan) du Collège de Taravao, reçus par l’association Tamarii à la Pointe des Pêcheurs, ont assisté aujourd’hui à une matinée de sensibilisation autour de ces problématiques. Au programme pour les enfants venus de la Presqu’île, un atelier en compagnie d’Isabelle Mouton, animatrice référente pour tout ce qui traite de la protection des espèces marines et d’eau douce de Polynésie, et un atelier de sensibilisation à la protection du corail, avec Paul Canovas, biologiste marin de l’association basée à Punaauia et représentant du bureau d’études Fenua Environnement.

Paul Canovas, biologiste marin de l’association basée à Punaauia et représentant du bureau d’études Fenua Environnement.

Paul Canovas, biologiste marin de l’association basée à Punaauia et représentant du bureau d’études Fenua Environnement. © DR

Au cours de ces échanges avec les jeunes, inévitablement, la question de la surpopulation de requins Bouledogue à la Réunion a été soulevée, mais aussi celle de l’importance du respect des zones de pêche réglementées et des espèces autorisées ou interdites.

Retrouvez le reportage d’Auriana Annonay sur l’association Tamarii en cliquant sur ce lien

Créée en Avril 2008 par un groupe de pêcheurs de la Pointe, l’objet de la structure était au départ la préservation du Trocas (mollusque gastéropode) et la réglementation de sa pêche. Deux ans plus tard, la protection de l’environnement est devenu le nouvel enjeu de l’association, qui entre temps s’est dotée d’une concession, un jardin corallien où la nurserie est suivie par un bureau d’études. Depuis 2014, sous la présidence de Tilda Teharuru, elle réhabilite le lagon grâce à des milliers de boutures.

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Isabelle Mouton, animatrice qui traite des questions de protection des espèces marines et d’eau   © DR

Au delà des matinées de sensibilisation, d’initiation au bouturage de coraux et autres activités à destination des publics scolaires, allant des classes de primaire jusqu’à l’université, Tamarii est présente sur tous les évènements en faveur de la préservation de l’environnement sur Tahiti. Sont également proposés, des ateliers éco-citoyens et des parrainages de coraux tout public.

Pour Paul, les résultats à l’échelle de la ferme corallienne sont bien là, de nombreuses espèces s’activent autour des zones de bouturage « mais ça ne sera jamais suffisant », en effet c’est une goutte d’eau dans la mer et des efforts importants doivent être faits sur bien des plans : Des alternatives au tout voiture doivent être trouvées, des améliorations notables doivent être apportées en terme de gestion des eaux usées, il faut également apporter un soin particulier au traitement et à la revalorisation des déchets, chacun doit faire sa part, et à cette condition seulement, la prochaine génération de tahitiens pourra évoluer dans un environnement durable.

Le récif corallien, un immense vivier, une ressource inestimable pour qui saura la préserver.

Mail : tamarii.pdp@gmail.com
Site : https://tamariipointedespecheurs.org
FB : Tamri’i Pointe des Pêcheurs
IG : tamarii_tahiti

Auriana Annonay, «la vagabonde des iles»

Née à Paris, grandi en Guadeloupe d’origine Martiniquaise, vit à La Réunion, en reportage en Polynésie