Au moins 300 personnes ont participé au Forum des jeunes entrepreneurs, lundi et mardi. À l’issue d’une après-midi de « face-à-face » Moetai Brotherson et Warren Dexter savent qu’ils doivent répondre aux demandes de formation au business avant même la fin du lycée, de simplification administrative, et d’accompagnement des premiers pas des jeunes entreprises. Précisions avec notre partenaire Radio 1.
Une première édition « très encourageante », dit Hinano Teanotoga, la directrice de l’Agence de développement économique qui organisait l’événement au Centre Vaima : « On a vu plein de jeunes porteurs de projets qu’on ne connaissait pas, dit-elle, ils sont venus chercher l’information et elle était disponible en un seul lieu, c’était l’objectif. » Un public diversifié, composé à la fois de personnes qui sont surtout venues pour « trouver le chemin vers les bons contacts » comme les banques, les financeurs, les organismes d’accompagnement, et d’entrepreneurs qui sont « déjà en cours de développement », avec un point commun : ce sont principalement des très petites entreprises. Mais le forum a également accueilli beaucoup d’étudiants.
Le Forum s’est clôturé mardi après-midi par un face-à-face avec Moetai Brotherson et son ministre de l’Économie Warren Dexter qui ont répondu aux questions très variées du public : « J’étais très content d’être là, les questions ont fusé, ça allait de l’IA à la culture en passant par le chemisage de canalisations et les écloseries pour le secteur de l’aquaculture, dit le président du Pays, (…) des questions sur la formation, le développement de certaines activités économique appellerait la mise en place de formations spécifiques qui n’existent pas aujourd’hui, mais c’est des domaines sur lesquels on va pouvoir intervenir. »
Une demande de formation au business dans le système scolaire
On ne s’improvise pas entrepreneur, et Moetai Brotherson note aussi la demande de « plus de prise en compte de cette éducation à l’entreprise. Aujourd’hui on a un enseignement très classique, très formel dans nos écoles, et j’ai entendu plusieurs personnes dire que ce serait bien qu’on inculque les éléments de l’entreprise, la gestion financière, ça donnerait des citoyens plus éclairés. »
Créer « la bonne case » administrative pour des projets innovants
Beaucoup de questions aussi sur le parcours administratif des porteurs de projets : « On met tout dans des cases, mais quand il n’y a pas la bonne case, on ne peut pas avancer, reconnait Moetai Brotherson, donc il faut créer des cases, il y a des codes ROME et des critères d’éligibilité aux aides à modifier. » Il cite ainsi l’exemple d’un jeune entrepreneur qui veut combiner deux activités : « On a eu un jeune qui veut faire à la fois du AirBnB et des logements étudiants, c’est un produit qui n’existe pas aujourd’hui, donc on ne peut pas l’aider parce que la case n’existe pas. »
L’Agence de développement économique est l’une des sources d’information pour les jeunes porteurs de projets, mais « elle est plus spécialisée dans des projets d’une certaine envergure, note le président, même si les missions de l’ADE ont évolué et qu’elle participe à l’élaboration de la future loi sur l’économie sociale et solidaire attendue en 2026. Ce qui manque c’est peut-être un guichet vraiment pour les très petites entreprises et ces entreprises individuelles qui constituent la grande majorité des entreprises qui existent chez nous. »
Une structure d’accompagnement pour les premiers pas des jeunes entreprises
Le ministre de l’Économie et des Finances, Warren Dexter, entend la demande d’un guichet unique, mais pense que la simplification administrative « va atteindre rapidement ses limites ». Il note aussi le besoin d’une structure d’accompagnement post-création d’entreprise : « Ça aussi c’est important, il y en a beaucoup qui se lancent et puis qui se cassent la figure dans les trois ans qui suivent. Donc l’idée c’est vraiment d’accompagner ces créateurs d’entreprise pour les aider à monter en puissance. »
Par Radio 1