Polynésie : Durcissement des mesures sanitaires, le confinement généralisé le week-end pour 5 îles

© Présidence de la Polynésie

Polynésie : Durcissement des mesures sanitaires, le confinement généralisé le week-end pour 5 îles

Annonces du gouvernement polynésien ce mardi 17 août, face à la situation sanitaire précaire du territoire depuis plusieurs semaines, le confinement sera imposé les samedis et dimanche à Huahine, Moorea, Taha, Tahiti, ainsi que certains atolls des Tuamotu, tandis que le pass vaccinal sera mis en œuvre dès vendredi pour les voyages vers les archipels. Le confinement généralisé est quant à lui évoqué, mais évité pour le moment.



Le président Edouard Fritch et par le Haut-commissaire Dominique Sorain, a annoncé de nouvelles mesures de restriction sanitaire alors que le territoire traverse une vague épidémique sans précédent depuis le mois de juillet, principalement due au variant Delta. L'idée d'un confinement généralisé, une nouvelle fois évoquée, reste cependant une solution de dernier recours en raison de ses répercussions économiques qui pourraient être lourdes. Cependant, sans amélioration de la situation dans les prochains jours, cette option pourrait être mise en œuvre.


En attendant, cette allocution Etat-Pays fut l'occasion de l'annonce de deux mesures majeures pour le territoire, avec en premier lieu, la mise en place d'un confinement total en vigueur les week-ends, renforçant l'actuel couvre-feu, imposant donc l'interdiction de circuler du vendredi 21h au lundi 4h du matin pour Huahine, Moorea, Taha, Tahiti, et plusieurs atolls des Tuamotu.
Seconde mesure clé, l'interdiction de déplacement, sauf motif impérieux, pour les personnes non vaccinées vers les différents points de l'archipel, et ce afin d'endiguer toute propagation supplémentaire.

Le confinement total et généralisé est quant à lui une nouvelle fois repoussé. Pour le haut-commissaire Dominique Sorain, l'expérimentation par le passé de cette mesure au moment d'une vague épidémique pourtant plus faible, a montré son impact extrêmement lourd pour l'économie du territoire, raison pour laquelle les autorités se justifient de mettre en œuvre toute autre solution avant d'envisager cette ultime mesure. Pour le président, Edouard Fritch, « le fait qu'on ait fermé nos frontières, le fait qu'au mois de mars dernier nous ayons tout interrompu, cela a coûté quand même des milliards au contribuable (…) Il ne faut pas non plus précipiter ce pays dans le crash économique, parce que c'est ce qui nous attend. (…) Tout en pensant à protéger la santé, puisque c'est la première priorité, nous n'avons pas non plus le droit de plonger le peuple tahitien dans une pauvreté sans nom et qui n'offre pas, aujourd'hui si on y allait, de solution encore visible pour tous.»
Cependant, au vu de la situation sanitaire, l'exécutif comme le représentant de l'Etat reconnaissent étudier sérieusement la question si aucune amélioration n'était constatée dans les prochains jours.

Dans l'attente, le renforcement des capacités de soin est d'ores et déjà en cours, puisque 15 infirmiers de la réserve sanitaire sont arrivés sur le territoire ce dimanche 15 août, en plus des 14 volontaires venus de Nouvelle-Calédonie.
De plus, l'exécutif a formulé une demande pour des renforts supplémentaires en infirmiers et médecins de la réserve sanitaire, tandis que le gouvernement présentera ce vendredi un projet de loi du Pays visant à imposer l'obligation vaccinale pour certains secteurs d'activité.
 

Damien CHAILLOT