Polynésie : Dans l’archipel des Tuamotu, la perle noire de l’atoll de Manihi, un pilier de l’économie sous tension

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Polynésie : Dans l’archipel des Tuamotu, la perle noire de l’atoll de Manihi, un pilier de l’économie sous tension

À Manihi, dans l’archipel des Tuamotu, la perliculture reste l’un des poumons économiques de l’atoll. Malgré la pénurie de nacres et les difficultés liées à la production, les perliculteurs redoublent d’efforts pour préserver le lagon et transmettre leur savoir-faire. Notre partenaire TNTV a rencontré des passionnés qui font vivre la précieuse gemme autrement.

À Manihi, la perle noire est une histoire de passion et de persévérance. Fabienne Dombi préside le comité de gestion qui veille à la pérennité de la filière. Chaque atoll perlicole dispose de son propre comité. Celui de Manihi existe depuis 2019.

« Le comité de gestion regroupe les perliculteurs, les pêcheurs, les acteurs du tourisme, toutes les professions qui sont en lien avec le lagon. Mais ce sont les perliculteurs qui sont majoritaires », explique-t-elle. Au quotidien, les professionnels de la perle font face à de nombreuses difficultés : la première étant le manque de nacre. Sans elle, il n’y a pas de production possible.

« Le problème pour tous les perliculteurs de la Polynésie, c’est l’approvisionnement en nacres. Sur Manihi, on a de la chance parce que Takapoto n’est pas très loin et nous fournit énormément de nacres. Il y a aussi des écloseries à Fakarava qui arrivent à nous fournir. Le collectage a un peu repris à Manihi (…) Il y a de l’espoir », veut croire Fabienne Dombi.

S’ils s’activent pour produire, les perliculteurs s’impliquent aussi dans la préservation de leur environnement. « On a fait des nettoyages dans les fermes perlières et tout ce qui se trouvait sur terre. On a pu récolter plus de 80 tonnes de déchets. Les perliculteurs ont beaucoup travaillé, ils ont été ramasser les stations qui étaient dans le lagon, qu’ils ont pu remettre à sec. Et ce qu’on va essayer de récupérer en début d’année », souligne Fabienne Dombi.

Parmi les figures connues de la filière : Angèle Mataoa. Perlicultrice depuis plus de trente ans, elle a diversifié son activité et accueille les visiteurs de l’atoll. « L’idée, c’est de partager vraiment toutes les étapes de la perle. Ce n’est pas seulement acheter un produit fini et ne pas comprendre toutes les étapes. Une perle, c’est environ un an et demi de travail avant qu’elle soit là », dit-elle.

Malgré les multiples obstacles, la passion demeure, et les touristes repartent conquis. « On a vraiment eu un aperçu de la greffe, comment ça se passait. C’était impeccable. Le travail qu’il y a à faire, c’est énorme. Cela demande des heures. Il faut vraiment être très précis dans la greffe », confie Lisiane, une visiteuse de passage.

À Manihi, la perle noire ne cesse pas de briller. Elle est le reflet d’un savoir-faire unique transmis de génération en génération.

Mere Teato pour TNTV