Toujours privée d’électricité depuis une panne sur ces groupes électrogènes, Fakarava compte plus que jamais sur le transformateur d’occasion expédié par EDT sur une barge. La pièce est attendue pour lundi au plus tard, alors que les pensions de famille peinent à sauver le contenu de leurs congélateurs. Détails avec notre partenaire TNTV.
Privée d’électricité depuis une semaine, l’île de Fakarava est plus que jamais dans la tourmente. « Les pensions annulent les réservations, elles perdent tout ce qu’elles ont dans les congélateurs, et on ne sait pas combien de temps cela va encore durer » alerte dans un communiqué la présidente de l’Association du tourisme authentique de Polynésie française (ATAPF), Mélinda Bodin.
C’est que le remplacement du transformateur qui alimente les deux groupes électrogènes de l’île se fait attendre. La pièce a bien été commandée, mais il faut compter trois semaines minimums pour son acheminement jusqu’en Polynésie. Trop long pour cette petite île qui vit essentiellement du tourisme.
Appelé en renfort le haut-commissariat a prié EDT de trouver une solution alternative. La compagnie a donc mis à disposition gracieusement un transformateur d’occasion. Des discussions ont été engagées pour l’acheminer d’abord en Casa de l’armée. Mais la pièce de 1,2 tonne nécessitant un élévateur pour être déplacée, l’option du Casa a finalement été écartée au profit d’une barge de l’entreprise Boyer. Celle-ci est partie de Tahiti hier à 11 heures et devrait arriver demain matin à Rangiroa qui fera le relais sur Fakarava. « C’est la solidarité intercommunale qui a permis de débloquer la situation » indique-t-on à EDT qui a également dépêché sur place deux de ses agents pour l’installation de la pièce.
Du côté de l’île, on attend désespérément cette solution alternative. Pensions de famille, snack, prestataire d’activités : personne n’est épargné par l’absence de courant. Une situation qui commence à prendre à la gorge la trentaine de chefs d’entreprise de l’île. Si certains sont équipés de dispositif d’énergie solaire, ils sont nombreux à avoir pris les devants et avoir commandé des petits groupes électrogènes. Des appareils attendus sur des vols d’Air Tahiti mais aussi via la goélette Kobia.
Aujourd’hui démunies, de nombreuses pensions sont obligées d’annuler les réservations, voire de commencer à rembourser les clients. Particulièrement pénalisée, la gérante de la pension Tokerau, Gahina Bordes voit sa trésorerie fondre au soleil. Si son petit groupe électrique lui permet au moins de sauver quelques aliments, toute sa pension tourne au ralenti. « On a juste assez pour avoir un filet d’eau parce qu’il faut des suppresseurs pour envoyer de la pression dans les bungalows. Donc on a mis en place une cuve en hauteur, mais ça met quand même trois heures pour acheminer l’eau… » déplore Gahina. « Après on est obligé d’éteindre le groupe électrogène pour le laisser reposer parce qu’on est obligé de sauver un congélateur. Il y a aussi la lumière. Mais on peut tout faire tourner en même temps».
Conscientes d’un retour prochain à la normale, l’Association du tourisme authentique de Polynésie française et l’association Nohoariki ont tenu à remercier toutes les entreprises et les parties prenantes qui ont répondu à l’appel de détresse des pensions.
Par Esther Cunéo pour TNTV