Le Schéma de Transition Énergétique (STENC) acté en 2016 pour une durée de 5 ans nécessite une mise à jour. Discutée ce vendredi 3 juin 2022 en présence des acteurs du secteur, celle-ci se veut plus ambitieuse encore, après une première version qui s’est avérée être « une réussite assez exceptionnelle », selon Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de la transition énergétique et des énergies renouvelables.
C’est au sein de la nouvelle Station N, à Nouville, que Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de la transition énergétique et des énergies renouvelables, a réuni les acteurs économiques et institutionnels afin d’échanger sur la nouvelle version du schéma de transition énergétique (STENC).
« Il y a un an de ça, nous nous étions retrouvés à la Communauté du Pacifique (CPS) lors d’une table ronde sur l’énergie, pour travailler ensemble sur la révision du schéma de transition énergétique. Je tenais, à ce que l’on reproduise l’exercice afin de réaliser un état d’avancement de ce qui a été fait depuis un an », explique l’élu. Et de poursuivre : « Pas mal de choses ont été réalisées. Il y a eu des appels à projets de 80 mégawatts de fermes photovoltaïques au sol, de 30 mégawatts d’éolien, un accord-cadre avec les métallurgistes a été signé et un programme de coopération régionale avec l’Union européenne a été mis en place. Il permettra de bénéficier d’un soutien de plus de 30 millions d’euros. Il était donc important de faire le point et d’avoir votre avis sur le schéma de transition énergétique révisé ».
La première version du STENC a permis une augmentation des énergies renouvelables de l’ordre de 10 % depuis 2016, cependant, le système électrique calédonien reste fortement carboné, puisque 80 % de l’énergie calédonienne est carbonée, pour 20 % d’énergie renouvelable.
Autre problématique soulevée par Antonin Milza, directeur de la direction de l’Industrie, des mines et de l’énergie (DIMENC), l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre pendant la même période : « Cela est lié à l’ambition métallurgique de la Nouvelle-Calédonie, entre les années 2000 et 2010, nous sommes passés d'un à trois complexes métallurgiques d’échelle mondiale. Comme il s’agit des plus gros consommateurs d’électricité, l’effet du STENC 1.0 a été dilué dans l’augmentation de la cadence des usines. C’est donc ce secteur qu’il faut prendre en compte dans le STENC 2.0 ».
Ainsi, un axe donné à ce nouveau Schéma est de verdir l’industrie métallurgique, qui représente 80 % de la consommation électrique du territoire et 50 % des émissions de gaz à effet de serre. Le STENC prévoit donc pour objectif un minimum de 50 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique de la métallurgie d’ici à 2030. En parallèle, une volonté de développer la mobilité décarbonée est actée, en fixant un objectif de mise en circulation d’au minimum 18 500 véhicules 100 % électriques, d’ici à 2030.
Damien Chaillot