Risque élevé à très élevé des feux de forêt, mois de novembre affichant un record de sécheresse jamais atteint sur les 70 dernières années, captages d’eau qui montre des premiers signes de d’affaiblissement, alors que le phénomène El Niño devrait se renforcer dans les 2 mois à venir, la fin de la saison sèche inquiète les acteurs du secteur. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.

Dans la zone Voh, Koné, Pouembout, (VKP), certaines communes constatent une baisse des réserves en eaux en ce début de mois de décembre. Une problématique récurrente, mais qui inquiète les services des eaux et déchets de ces communes, qui appellent à une consommation raisonnée.

Avec entre 8 000 et 11 000 mètres cube d’eau consommés chaque semaine dans la zone de Koné et Pouembout, la pression sur les captages d’eau de la région est forte, alors que le débit est constaté à la baisse, premier indicateur de la période de sécheresse.

Une consommation forte, qui en soit n’est pas encore tout à fait le reflet d’une période de sécheresse, explique Arnaud Banfi, directeur du Service des eaux et déchet de Voh, Koné et Pouembout, au micro de Caledonia : « Tout cela n’est pas lié forcément à la sécheresse, même si la sécheresse à un impact sur le fait que les gens consomment plus d’eau, du coup, les forages sont plus sollicités, et ça occasionne des surcoûts d’exploitations ».

Or, c’est bien sur le débit des captages que la différence commence à se faire sentir, alors que plusieurs mois de sécheresse et de températures en hausse sont déjà annoncés, raison notamment de l'arrivée d'En Nino : « Sur la partie captage, on constate qu’on sort vraiment de saison sèche parce qu’on a une baisse de débit (…) Le message à passer, c’est qu'il est important que chacun prenne conscience de ça et utilise l’eau de manière raisonnée, évite les gaspillages, répare ses fuites, et essaye de limiter au maximum l’eau d’agrément, donc l’arrosage des jardins, le remplissage des piscine, le nettoyage des voitures, toute cette eau-là qui n’est pas vitale et essentielle, il faut essayer de la limiter le plus possible ».

Un premier appel à la vigilance, alors que de son côté, Météo France annonce une croissance du phénomène El Nino lors des 2 prochains mois, avec des pics de chaleur prévus en février 2024. En parallèle, Météo France a constaté un mois de novembre 2023 déjà record en termes de pluviométrie, s’agissant déjà du mois de novembre le plus sec jamais enregistré depuis ces 70 dernières années, avec seulement 3 jours de pluie et 10mm d’eau, contre une moyenne de 7 jours et demi pour 85mm d’eau habituellement.  

Pour précision, la saison sèche en Nouvelle-Calédonie s'étend d'août à novembre, tandis que les pluies les plus intenses sont attendus vers la fin de la saison chaude, entre mars et mai. Toutefois, le retour des précipitations peut être dramatiquement retardé pendant les épisodes El Niño. 

Damien Chaillot