Vers une grande première pour le territoire calédonien, qui accueillera à l’horizon 2024 sa première centrale électrique au biogaz, sur le site de la déchetterie de Païta. Permettant de valoriser le stock de déchets de la déchetterie de Gadji, sa mise en service est prévue pour l’année prochaine. La pose de la première pierre symbolique a été réalisée ce mardi 1er août 2023. Focus avec le reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
La déchetterie de Gadji, à Païta, disposera bientôt d’une centrale fonctionnant au biogaz, une première pour la Nouvelle-Calédonie. L’installation, qui valorisera les quelque 150.000 tonnes de déchets organiques du site, aura une capacité de production permettant d’alimenter environ 2.400 foyers en énergie.
Une réponse qui prend du sens dans le cadre du schéma de transition énergétique du territoire, explique Jean-Gabriel Faget, directeur général d’Enercal, au micro de Caledonia : « Ce n’est pas une innovation mondiale, on s’appuie sur des technologies éprouvées. C’est tout simplement la captation qui existe déjà des gaz produits par la fermentation des déchets ménagers, mais qui aujourd’hui ne sont pas valorisés, puisqu’ils sont brûlés dans une torchère pour éviter de rejeter dans l’atmosphère, notamment du méthane. Donc le projet consiste à non plus brûler ce gaz dans une torchère, mais de le brûler dans une combustion d’un groupe électrogène, qui va produire de l’électricité, injectée directement sur le réseau public.(…) On va couvrir les besoins de 2.400 foyers, donc plus de 10.000 personnes, qui vont être alimentés par cette source ».
La force de ce type de production, sa continuité, comparée à la production solaire, poursuit Nicolas Cazé, directeur d’Enercal – Energies nouvelles : « L’avantage c’est que c’est une énergie qui est garantie, c’est-à-dire que ça tourne en continu, elle est prévisible (…) comme le gaz va complètement se substituer à du charbon ou a du fioul, on estime qu’il y aura à peu près 6.000 tonnes de CO² qui seront évités tous les ans. C’est peu par rapport au besoin de la Terre, mais c’est beaucoup pour la Nouvelle-Calédonie ».
La future centrale au biogaz, qui demande l’investissement de 350 millions de Francs CFP (2,9 millions d’euros), va permettre la valorisation de l’intégralité des déchets organiques du Grand Nouméa sur les 25 années à venir.
Damien CHAILLOT