Nouvelle-Calédonie : Pose de la première pierre du futur Ecopôle en Province Sud pour favoriser le développement de filières de recyclage

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Nouvelle-Calédonie : Pose de la première pierre du futur Ecopôle en Province Sud pour favoriser le développement de filières de recyclage

La première pierre du futur Ecopôle de la province Sud a été posée, ce 16 février  dans la zone industrielle de Ducos. Une infrastructure qui doit accueillir et servir de tremplin à des petites entreprises qui veulent développer une nouvelle activité de recyclage. Une filière pleine de promesses, mais encore confidentielle dans le pays. Détails avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.


C’est un projet qui part d’un constat : aujourd’hui, le potentiel économique que représente la valorisation des déchets est clairement sous-exploité sur le Caillou. "En dehors de quelques démarches engagées de manière isolée, la filière n’existe toujours pas dans sa globalité", confirme Sonia Backès, la présidente de la province Sud, qui compte bien changer la donne à travers le projet d’Ecopôle, dont la première pierre a symboliquement été posée, ce vendredi, à Ducos.

Cette infrastructure, dont l’ouverture est prévue en 2025, sera dotée de quatre docks (de 100 à 200 m2), qui pourront accueillir temporairement (trois ans en moyenne) de petites entreprises qui cherchent à lancer une nouvelle activité dans le recyclage de matériaux ou de déchets, avant de déménager sur un autre site lorsque leur modèle économique sera jugé rentable. Cette pépinière d’entreprises a donc vocation à servir de tremplin pour faire émerger de nouvelles solutions de recyclage dans le pays.

"Le marché de la seconde main est très prisé"

"C’est un espace offert par la collectivité pour que les porteurs de projet puissent passer en phase concrète et créer une filière viable en les aidant et en les accompagnant sur la gestion, détaille Françoise Suve, rapporteuse de la commission de l’environnement de la province Sud. Il n’y a pas encore d’endroit dédié au réemploi et au recyclage alors que le marché de la seconde main et des matières secondaires est très prisé ailleurs dans le monde. On est très clairement en deçà du potentiel de cette filière en Nouvelle-Calédonie."

Mais encore faut-il connaître quels sont les gisements et les matériaux compatibles avec la mise en place de filières dans un pays aussi faiblement peuplé que le Caillou. "C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place un observatoire des déchets pour quantifier les gisements disponibles et à venir, afin, à partir de ces données, de pouvoir modéliser ce qui peut être viable sur le territoire, poursuit Françoise Suve. Il ne faut pas non plus se leurrer : avec 270 000 habitants, nous n’aurons pas la capacité d’écouler complètement certains produits sauf à les exporter, mais il faut alors aussi réfléchir au coût que cela représente."

Baisser les coûts dans le secteur du BTP et de la construction

Pour l'heure, plusieurs porteurs de projets ont déjà manifesté leur intérêt pour cette structure. Parmi les matériaux qui pourraient ainsi être traités au sein de l’Ecopôle : du textile mais aussi des matériaux du BTP, notamment lié au démantèlement des équipements sanitaires. Une manière, in fine de pouvoir aussi réduire les coûts pour le consommateur. "Quand on voit le prix d’une habitation de type F3, qui coûte 30 millions de francs en logement aidé, ou plus de 40 millions autrement, c’est à peine entendable, estime l’élue provinciale. Nous pourrions introduire des matériaux recyclés et réutilisés de très bonne qualité pour abaisser ces coûts."

La rapporteuse de la commission environnement à la Maison bleue planche d’ailleurs sur un projet de loi du pays autour de l’économie circulaire, qui pourrait notamment rendre obligatoire une part de matériaux recyclés dans les projets portés par la commande publique.

Quel financement ?

L’Ecopôle est financé par l’État à hauteur de 326 millions de francs, au titre du Fonds exceptionnel d’investissement, soit 80 % du coût de cette opération. C’est la raison pour laquelle, le haussaire Louis Le Franc, était présent à cette cérémonie.

Les 81 millions de francs restants sont apportés par la province Sud, soit un montant total de 407 millions de francs.

 

Par Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes