L'Union des syndicats ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (USOENC) a appelé vendredi le groupe suisse Trafigura à venir en aide à l'usine de nickel Prony Resources, dont il est un actionnaire minoritaire et qui est en grande difficulté financière.
"Au 31 janvier, nous serons en cessation de paiements", a assuré lors d'une conférence de presse Alexis Falematagia, le responsable de la section Nickel à l'USOENC, qui estime qu'une enveloppe de 200 à 250 millions de dollars (183 à 229 millions d'euros) permettrait de tenir "deux à trois mois de plus", le temps de trouver une solution à plus long terme.
"Trafigura est aujourd'hui le seul, parmi tous les actionnaires, qui est capable de lever un tel financement", a ajouté M. Falematagia.
Le groupe suisse Trafigura, un des acteurs de référence dans le négoce des matières premières, détient 19% de l'usine Prony Resources, dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, l'une des trois usines de nickel de l'archipel.
La filière du nickel en Nouvelle-Calédonie, principale ressource de l'archipel, est confrontée à des difficultés récurrentes en raison de mauvais rendements, d'une énergie coûteuse et d'une forte concurrence étrangère.
En visite sur place en début de semaine, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait indiqué qu'un accord sur le nickel pour éviter la faillite menaçant les trois usines de l'archipel était "à portée de main". Selon le ministre, les trois sites industriels ont un besoin de financement global de 1,5 milliard d'euros.
L'USOENC a fait savoir sa volonté "très forte d'être associée aux discussions" sur cet accord, Alexis Falematagia évoquant une possible intersyndicale avec les deux autres principales organisations du secteur, l'USTKE et le SGTINC, pour faire entendre leurs propositions.
Avec AFP