La filière nickel calédonienne, confrontée à des difficultés épisodiques liées à son actualité locale, est surtout dépendante des cours du marché international et de ses fluctuations. Actuellement, plusieurs sites de productions calédoniens sont jugés en grande difficulté, ce qui a amené le gouvernement de Nouvelle-Calédonie à mettre en place une cellule dédiée de suivi et d’accompagnement des entreprises et des salariés, impactés par les difficultés dans la filière nickel, en recevant ce vendredi 26 janvier 2024 les directions des trois acteurs majeurs de la filière calédonienne, KNS, Prony Resources et la SLN.
La filière nickel est couramment soumise à des difficultés, localement, mais aussi et surtout à l’international, dépendamment des fluctuations du marché, notamment depuis 2015 et la prise de parts de marché de plus en plus prononcée de l’Indonésie, soutenue par des investissements chinois massifs. La forte production indonésienne est ainsi en partie la cause d’une instabilité des cours du nickel, impactant l’ensemble des producteurs en Nouvelle-Calédonie et à l’international.
Une situation qui engendre un risque avéré pour la filière nickel calédonienne, pour laquelle l’État a investi, au cours du deuxième semestre 2023, une mission d’experts afin d’évaluer l’impact de la situation sur les trois usines du territoire, de la SLN, Prony Resources et KNS.
Ainsi, sur la base du rapport émis à l’issue de cette mission, un groupe de travail nickel a réuni les experts, les représentants du gouvernement, des provinces, les directions des usines et leurs principaux actionnaires, dans l’objectif d’élaborer un plan de sauvegarde de la SLN, de Prony Resources et de KNS. Les travaux ont avancé et les discussions se poursuivent, sous l’égide de l’État.
Or, les usines calédoniennes sont actuellement en grande difficulté, comme en témoignent les annonces possibles de cessation de paiement pour la SLN, de possible mise en sommeil du site industriel de KNS et le placement sous mandat ad hoc de Prony Resources. Les entreprises de la sous-traitance des opérateurs métallurgiques sont également touchées et procèdent à des licenciements, en raison de la réduction de leur activité.
C’est informé de cette situation, au cours de sa séance du 24 janvier 2024, que le gouvernement collégial a décidé de la mise en place d’une cellule de suivi et de soutien, destinée à accompagner les acteurs économiques, les salariés et les entreprises qui se retrouvent confrontés à une perte importante d’activité voire à la suppression d’emplois.
Pour le gouvernement calédonien, cette cellule doit travailler de manière transversale avec les provinces et les communes et les partenaires sociaux, afin de déclencher rapidement des chantiers qui pourraient venir en soutien des acteurs touchés. Elle aura également pour but de rechercher tous les potentiels de simplification dans les procédures pour leur permettre de retrouver une activité.
Dans le cadre de la préparation de la mise en place de cette cellule, le gouvernement a reçu tour à tour ce vendredi 26 janvier 2024, les directions de Prony Resources, de KNS et de la SLN, afin d’être informé sur leurs perspectives pour les prochains mois et de mesurer à court terme les conséquences des décisions envisagées par chacune d’entre elles, alors que près de 25 % des emplois du territoire dépendent directement ou indirectement de la filière, et par conséquent, une contribution importante aux charges sociales de la Nouvelle-Calédonie.
Le risque de répercussions d’une forte dégradation de la filière sur l’économiques et sociales pour l’ensemble du pays étant forte, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie affirment en conclusion de leur communiqué, de leur complète mobilisation pour mettre en œuvre des leviers de soutien à l’activité et pour accompagner les salariés, les familles et les entreprises.
Damien CHAILLOT