Après l’annonce de l’Union calédonienne de suspendre le dialogue avec l’État et les non indépendantistes jusqu’à la mi-novembre, l’Union progressiste mélanésienne assure « respecter la parole donnée » à Paris et « contribuer à enrichir » le projet d’accord transmis par le gouvernement.
« Sur les discussions-négociations avec l’État, nous avons décidé de respecter la parole qui a été donnée à Paris » a assuré Victor Tutugoro, président de l’UPM, interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère. Victor Tutugoro faisait partie de la délégation indépendantiste du FLNKS, front composé, outre de l’UPM, de l’Union calédonienne, du Palika et du RDO.
« Notre chef de délégation Roch Wamytan (Union calédonienne, ndlr), a indiqué aux représentants de l’État (…) que nous allons nous inscrire dans le calendrier et dans la méthode proposée, en apportant les propositions quant au document martyr » et en « contribuant à enrichir le texte », a-t-il ajouté. La position post-parisienne de l’UPM est à contre-courant de son partenaire indépendantiste l’Union calédonienne qui, dans un communiqué au ton cinglant, annonçait suspendre le dialogue tripartite fraîchement repris, au moins jusqu’à son congrès prévu du 9 au 12 novembre.
Dans son communiqué publié à l'issue d'une réunion de sa commission exécutive, l'Union calédonienne qualifie le texte gouvernemental de « pas sérieux ». Le mouvement juge en particulier que le gouvernement français n'a « pas vraiment montré sa volonté de prendre en compte (...) le règlement du contentieux colonial » et « la poursuite du processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie ».
Pour l'UC, « force est de constater que la méthode de l'État Macron est toujours aussi fumeuse, hasardeuse et démunie de sens, lorsque l'on connaît la manière dont la construction des précédents accords a été réfléchie ». Une référence aux accords de Matignon en 1988 et à l'accord de Nouméa de 1998, dont la rédaction finale avait fait l'objet d'un consensus des parties prenantes.
Malgré ces dissensions au sein du FLNKS, le mouvement indépendantiste montre son unité pour les sénatoriales, puisqu’après avoir reçu le soutien de l’UC, le ticket Robert Xowie (UC) et Valentine Eurisouké (Palika) a également reçu celui de l’UMP. Le parti annonce aussi suspendre Jean Creugnet de ses fonctions de secrétaire général. Ce dernier fait l’objet d’une plainte pour agression sexuelle déposée par une hôtesse d’Aircalin.