Nouvelle-Calédonie : Le Medef alerte sur la situation des entreprises dans l'attente d'un nouveau président de gouvernement

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Nouvelle-Calédonie : Le Medef alerte sur la situation des entreprises dans l'attente d'un nouveau président de gouvernement

Mettant en avant les conséquences économiques et sociales lourdes provoquées par l'absence d'un gouvernement en exercice, le Medef de Nouvelle-Calédonie s'est exprimé en conférence de presse sur la situation économique et sur la nécessité de trouver rapidement une solution afin de mettre en place un gouvernement en plein exercice, les entreprises du territoire étant lourdement impactées par cette situation de status-quo qui dure depuis maintenant plusieurs mois.

Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie n'a toujours pas de président depuis le mois de février, limitant son exercice aux affaires courantes. Les dissensions au sein des groupes indépendantistes, jusqu'à aujourd'hui dans l'incapacité de trouver un accord pour désigner un président, a de nombreux impacts sur l'économie du territoire. Après avoir nécessité l'intervention de l'Etat dans l'édition de son budget pour 2021, une première depuis des dizaines d'années, nombre de réformes sont toujours bloquées par un gouvernement limité aux affaires courantes, le temps que les indépendantistes de l'Union Calédonienne (UC) et de l'Union Nationale pour l'Indépendance (UNI) s'accordent et parviennent à élire un président. La situation reste au point mort, la dernière tentative en date du 12 mai n'a toujours pas permis de trouver une solution, le groupe de l'UNI ayant notamment refusé de participer à l'entrevue.

Mimsy Daly, présidente du Medef-NC, s' est exprimée en conférence de presse au micro de Caledonia.nc évoquant un tissu économique lourdement touché par cette situation."Sans gouvernement de plein exercice, il est extrêmement difficile de négocier les lignes d’investissement qui sont nécessaires à la relance économique dont le pays a besoin". Autre problématique évoquée par l'organisation patronale, l'impossibilité de valider un emprunt nécessaire de 25 milliards de Francs CFP (env. 210 millions d'euros) afin de renflouer le régime d'assurance-maladie du territoire (Ruamm) suite aux nombreuses indemnisations de chômage partiel qui se sont imposées avec la crise sanitaire.

Or, les répercussions vont plus loin, puisque certaines entreprises, dépendantes de versements du Ruamm, se tournent maintenant vers les organismes bancaires pour pallier la nécessité de liquidité en l'absence des institutions, comme l'a expliqué Pierre Massinet, du syndicat des importateurs de matériel médical et scientifique, au micro de Calédonia.nc : “Le système de Santé n'a plus de sous et ne peut pas payer. Par effet cascade, nous ne sommes pas payés, ce qui nous cause de gros soucis puisqu'aujourd'hui on est obligé de se refinancer avec des partenaires bancaires pour pallier ces défauts de paiement de l'administration”.

Autre exemple, le Médipôle accumule aujourd'hui 1,5 milliards de Francs CFP de dettes (env. 12,5 millions d'euros) auprès de ses prestataires privés, dans l'absence de financement du Ruamm bloqué, ce qui a provoqué un rappel à l'ordre de la part de l'Autorité de la Concurrence. Une situation qui semble exaspérer le Medef, en témoigne la prise de parole de Mimsy Daly au micro de Caledonia.nc : “Ce qui est compliqué, c'est que les entreprises sont sanctionnées alors que les plus mauvais payeurs ce sont les collectivités publiques de Nouvelle-Calédonie. Le problème est financier avant tout, la Nouvelle-Calédonie s'endette parce qu'aujourd'hui, les réformes structurelles qui sont absolument nécessaires pour la survie de notre système public ne sont pas prises. Évidemment qu'à un moment donné, il va falloir des institutions en état de fonctionnement qui permettent de mettre en œuvre les réformes”.

Damien Chaillot