Le Haut-commissariat a arrêté le budget 2021 de la Nouvelle-Calédonie ce mardi 11 mai, en lieu et place du gouvernement, toujours limité aux affaires courantes dans l'attente de l'élection d'un président depuis plusieurs mois.
Le budget 2021 enfin arrêté par le Haut-commissaire Laurent Prévost, avec l'avis du gouvernement et de la Chambre Territoriale des Comptes. Si le territoire fonctionne depuis le 1er janvier par un financement calqué sur la base provisoire de l'année précédente, la ligne directrice de ce nouveau budget va s'inscrire dans la continuité.
Les montants alloués au territoire seront identiques à ceux de l'année 2020, soit 110 milliards de Francs CFP (env. 918 millions d'euros) pour les collectivités.
Le budget de reversement, dédié aux opérateurs du territoire, port, desserte aérienne, Agence sanitaire, est fixé à 70,5 milliards de Francs CFP (env. 590 millions d'euros)
Le budget propre en revanche, en raison des nombreuses dépenses liées aux différentes mesures face au Covid-19, parmi lesquelles les lourds financements de la Cafat dans le cadre des indemnisations de chômage partiel liées à la pandémie, est arrêté à 82,5 milliards de Francs CFP (env. 690 millions d'euros)
Des budgets conséquents, contrebalancés en partie par des mesures d'économies proposées par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, mais aussi les recettes exceptionnelles du territoire, notamment grâce à l'engagement de l’État dans le cadre de la pandémie, à hauteur de 10 milliards de Francs CFP (env. 83.5 millions d'euros).
Le prêt de l'AFD garanti par l’État vient également renforcer le budget par un appui de 3,7 milliards de Francs CFP (env. 31 millions d'euros), puis, les 812 millions de Francs CFP émanant de l'OPT (env. 6,8 millions d'euros) et 166 millions de Francs CFP de dividendes de la BCI (env. 1,4 millions d'euros).
Ces différents apports permettent d'éviter une augmentation de la Cotisation Calédonienne de Solidarité (CSS), qu'avait proposée la Chambre Territoriale des Comptes.
Si les nombreux plans d'aide provoquée par la crise sanitaire ont changé la donne, Laurent Prévost rappelle que "le soutien à la trésorerie des régimes sociaux en difficulté ne saurait se substituer aux indispensables réformes qu’il appartient à présent au gouvernement et au Congrès de définir pour assurer la viabilité sur la durée du système de protection sociale".
Le Haut-commissariat ayant dû prendre le relais du gouvernement calédonien depuis sa chute en février de cette année, ce dernier conclut que "dans ce contexte, la mise en place d’un gouvernement de plein exercice, constitue un préalable incontournable".
Damien CHAILLOT