Les indépendantistes du FLNKS ont indiqué mercredi 5 mai qu'ils pourraient ne pas se rendre à Paris fin mai à l'invitation du Premier ministre Jean Castex pour discuter de l'avenir politique de la Nouvelle-Calédonie, mettant en cause « l'impréparation » de cette mission. Ils demandent notamment à l'État « de missionner un haut responsable habilité à préparer » le déplacement.
« Il n'y a pas urgence à se rendre à Paris à la fin du mois car les sujets d'ordre de souveraineté qui doivent se discuter avec l'État français méritent des séances de préparation », ont indiqué devant la presse les dirigeants de la coalition indépendantiste, qui s'était réunie samedi en convention.
« Nous ne sommes pas contre d’aller à Paris » a toutefois nuancé Wassissi Konyi, de l’UNI-Palika, une des composantes du FLNKS. « Le format et l'ordre du jour pas clairs » ont été invoqués par le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), qui a demandé à l'État « de missionner un haut responsable habilité à préparer » le déplacement. Selon Les Nouvelles Calédoniennes, les membres du FLNKS préfèrent la tenue d’un Comité des signataires, à l’instar de Thierry Santa, président loyaliste de l’actuel gouvernement calédonien.
Jean Castex avait convié à Paris un panel de dirigeants loyalistes et indépendantistes du 25 mai au 3 juin « pour parler de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie ». Dans le cadre du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998), un troisième et dernier référendum sur l'indépendance aura lieu avant octobre 2022. Une séquence avec Emmanuel Macron était annoncée.
Les conséquences du « oui » et du « non » à l'indépendance ainsi que la date du scrutin, qui fait craindre un retour des tensions communautaires, étaient les principaux sujets à l'agenda. Les deux premiers scrutins référendaires des 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020 ont été remportés à 56,7% puis 53,3% par les partisans du maintien de l'île dans la France.
Le FLNKS a en outre indiqué qu'il ne participerait pas à la restitution jeudi à Nouméa des résultats de la consultation citoyenne, lancée par l'État pour permettre à la société civile de prendre part au débat sur le devenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Le ministre des Outre-mer doit y participer en duplex depuis la Polynésie française, où il entamera une visite ce jeudi.
Ces décisions interviennent alors que les indépendantistes ont remporté mi-février la majorité des membres du gouvernement collégial, six sur onze, après avoir fait chuter le précédent exécutif dirigé par le loyaliste Thierry Santa. Faute d'accord entre les deux courants du FLNKS sur le nom du président, le gouvernement élu n'est toutefois pas encore entré en fonction.
Après d'intenses tractations, les indépendantistes se sont « engagés (mercredi) à installer » un président, lors de la prochaine convocation du gouvernement le 12 mai. Un accord aurait en effet été trouvé entre les deux principales composantes du FLNKS, l’UC et l’UNI-Palika, qui défendaient deux candidatures différentes : Samuel Hnepeune pour l’UC et Louis Mapou pour l’UNI-Palika.
Avec AFP.