Nouvelle-Calédonie : Le Congrès vote la création d’une commission spéciale pour retravailler le pacte nickel

© Congrès de Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Calédonie : Le Congrès vote la création d’une commission spéciale pour retravailler le pacte nickel

Imaginé par les groupes indépendantistes, Calédonie ensemble et l’Éveil océanien, ce nouveau groupe de travail a pour ambition de formuler des propositions "complémentaires ou alternatives" à celles inscrites dans le pacte nickel. Pour les élus loyalistes, c’est une énième tentative de repousser sa signature, malgré l’urgence de la situation. Précisions avec notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.



Nouvel épisode dans le long feuilleton du pacte nickel. Ce jeudi, en séance publique, les élus du Congrès ont examiné une délibération portant création d’une commission spéciale chargée "d’identifier et de proposer des solutions pour surmonter les défis actuels de la filière nickel".

Une proposition des groupes indépendantistes (UC-FLNKS et Nationalistes et Uni-Palika), soutenus par l’Éveil océanien et Calédonie ensemble, afin d’étudier le projet de pacte nickel et formuler des propositions "complémentaires ou alternatives" à certaines recommandations de ce document stratégique, censé sauver la filière métallurgique calédonienne. Le 3 avril, ces mêmes groupes avaient déjà déposé une motion préjudicielle pour mettre fin à l’examen du pacte au Congrès, auquel ils s’opposent dans sa forme actuelle.

"C’est une question de jours"

Un projet de commission pas vraiment du goût des élus Rassemblement et Loyalistes. "On est assez sceptiques sur l’organisation de cette commission spéciale", a notamment réagi Sonia Backès. Pour les deux groupes, fervents défenseurs du pacte nickel proposé par l’État, la création d’un nouveau groupe de travail est incompatible avec l’urgence à laquelle est confrontée la filière. "Des milliers d’emplois sont sur la sellette, c’est une question de jours et on nous parle d’une commission qui se réunirait une fois par mois", a regretté Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement. "On a la forêt qui brûle et on fait une commission pour savoir si les camions de pompier qu’on va envoyer seront bleus ou rouges", a ajouté Gil Brial, élu du groupe Loyalistes.

Les membres de l’opposition n’ont pas non plus manqué de pointer la divergence de position entre les élus indépendantistes et leur gouvernement. “On a un président du gouvernement, Louis Mapou, et Gilbert Tyuienon qui sont en faveur de la signature du pacte nickel et leurs groupes respectifs au Congrès renvoient ça dans une commission dont on sait très bien comment elle va finir”, a critiqué Nicolas Metzdorf, lançant un "appel à la cohérence" aux élus indépendantistes. Le 3 avril, le président du gouvernement avait en effet exhorté les groupes du Congrès à lui donner l’habilitation de signer le document avec l’État, le jugeant nécessaire à la sauvegarde des usines à court terme.

"Besoin d’être éclairés"

"Nous soutenons le gouvernement, mais nous sommes en responsabilité et nous avons besoin d’être éclairés sur les sujets", a répondu Maria Waka, élue UC-FLNKS et Nationalistes. "Il y a une nécessité pour nous d’aller chercher plus d’informations pour pouvoir s’engager dans la direction donnée par les grandes lignes du pacte, a repris Pierre-Chanel Tutugoro, rédacteur du projet de délibération. Nous sommes des élus responsables et il n’est pas question de voter quoi que ce soit sans avoir les informations nécessaires pour mesurer les impacts de notre choix."

La proposition de délibération a finalement été adoptée à la majorité par 35 voix pour et 17 contre.

Par Les Nouvelles Calédoniennes