Nouvelle-Calédonie : L'AFD présente l'Observatoire des communes 2021

Nouvelle-Calédonie : L'AFD présente l'Observatoire des communes 2021

L'Agence Française de Développement (AFD), propose son traditionnel Observatoire des communes, cette fois-ci pour la Nouvelle-Calédonie sur la période 2014-2019. Présenté ce mardi 20 juillet, le bilan est plutôt morose, principalement en raison d'une conjoncture économique difficile pour les municipalités qui connaissent une stagnation des recettes, face à une hausse notable des frais de fonctionnement.

Une autonomie financière mise à mal pour les communes Calédoniennes, c'est ce qui ressort de l'Observatoire des communes de l'AFD sur la période 2014-2019 présenté ce mardi 20 juillet par Philippe Renault, directeur de l'Agence de Nouméa et directeur régional océan Pacifique, accompagné des chargés de mission Arnaud Lataste et Damien Roiné.

Si le rapport met en avant un contexte économique de moins en moins pérenne pour les communes du Caillou, marqué par des dépenses de fonctionnement en hausse et des recettes stagnantes, il tempère par l'observation de stratégies d'adaptations mises en œuvre qui ont permis de préserver les équilibres financiers, preuve des efforts fournis par les municipalités malgré la situation économique difficile.

Malheureusement, cette conjoncture est le point de départ d'un phénomène appelé “effet ciseaux” par les économistes, observable par la baisse de l'épargne brut des communes, impactant de facto leur capacité d'investissement, ce qui par effet domino, accroît le recours à l'emprunt. Une situation qui doit interpeller selon le directeur de l'AFD en Nouvelle-Calédonie, et qui ne saurait être maintenue, même si cet effet est observé plus particulièrement par les communes de plus de 10 000 habitants.

Philippe Renault, directeur de l'Agence en Nouvelle-Calédonie, explicitait son propos au micro de nos confrères de Caledonia.nc : "La situation n'est pas catastrophique, elle est extrêmement tendue, les marges de manœuvre sont très réduites, mais je pense que ça serait une erreur d'attendre que la situation se dégrade pour prendre des mesures en vue de la redresser. Des recettes stables et des dépenses légèrement en hausse ça entraîne un “effet de ciseaux”, avec une diminution inexorable de l'épargne des communes. Donc il faut maintenir les charges au maximum et puis peut-être réfléchir au développement de recettes supplémentaires”.

Pour faire face à cette situation, l'AFD émet dans son rapport une proposition, celle d'agir sur le Fonds Intercommunal de Péréquation (FIP), l'une des principales ressources financières des communes représentant 38% des recettes de ces dernières. Pour l'Agence, une réflexion sur les modalités de calcul et de redistribution de ce fonds pourrait, au moins en partie, apporter une meilleure réponse.

Toute la difficulté pour les années à venir viendra bien évidemment de la situation institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi des impacts de la crise sanitaire, alors que des réformes fiscales seront quoiqu'il en soit nécessaires pour pérenniser les finances des municipalités calédoniennes.

Damien Chaillot